Qui dit Asian’Efrei dit culture nipponne, et qui dit culture nipponne dit Japan Expo. Pour les 20 ans de l’incontournable exposition parisienne, l’asso efreienne de culture asiatique a initié, comme à son habitude, au jeu du Koï-Koï, ou こいこい pour les polyglottes.
Du 4 au 7 juillet, des membres de l’Asian’Efrei se sont donnés à cœur joie d’initier des passants au jeu traditionnel du Koï-Koï. Ces passants, ce sont les 250.000 visiteurs annuels de la Japan Expo. 20 ans déjà que l’événement d’ampleur nationale existe, initialement créé par l’association Epitanime de l’Epita. Une façon de montrer que la culture nipponne peut tisser tous les liens, même les plus saugrenus !
Le Koï-Koï est un jeu qui se pratique entre 2 joueurs avec les cartes de Hanafuda (merci Wikipedia). Il consiste à faire le plus gros score en récupérant les cartes sur la table et en faisant des combinaisons. Un jeu « quitte ou double » comme nous dit la présidente de l’asso, présente pour l’occasion.
C’est simple à apprendre, mais difficile à maîtriser. Personnellement, ça fait 4 ans que j’y joue donc j’arrive à y jouer correctement. Quand on débute c’est pas facile de connaître toutes les combinaisons et les astuces !
La présidente
Une initiation qui a du succès
Les 7-8 membres de l’association ont réussi à ramener pas mal de monde au stand X189, bien que la zone des jeux de société se trouve loin de l’entrée. Depuis une dizaine d’années, l’équipe répond présente pour la convention et tous les ans, elle organise… des initiations au Koï-Koï. Au point où certains habitués reviennent même chaque année !
On avait un peu de tout, des curieux qui passaient là et qui voulaient apprendre le jeu, des habitués qui voulaient participer au tournoi… Vraiment pas mal de monde est venu, notre stand était rempli toute la journée !
La présidente
Une recette inchangée
En plus d’un quizz de culture pop et traditionnelle, Asian’Efrei organise des concours quotidiens de Koï-Koï. 15 heures pétantes, 16 participants maximum, et le gagnant ou la gagnante remporte le jeu avec lequel il ou elle a joué !
Même si le jeu s’organise en 12 manches, on a préféré réduire ça à 3 par match sinon ça s’éternise. Personnellement, j’ai essayé de les faire, les douze manches… Mais ça nous a pris des heures !
La présidente
Hormis pour organiser les compétitions, où il fallait l’équipe au complet, les membres tournaient pour être au moins 5 sur place. En prenant leurs pauses, les autres pouvaient se balader dans le parc et ainsi découvrir ce salon mythique !
C’est avec la même énergie que l’équipe compte revenir l’année prochaine, afin d’initier de nouveaux passants à ce jeu complexe mais très populaire. « On ne compte pas changer la recette, mais si on pouvait un peu modifier la déco en ajoutant Wafuru (leur mascotte en panda, ndlr.), ça serait top ! »
Jeudi 20 juin, l’équipe de 4eSport accompagnée du service com de l’Efrei se rejoignent à Madrid au salon Gamergy pour les UE Masters 2019. Riot Games, l’éditeur de League of Legends, a convié pour la première fois la division des joueurs de LoL de l’asso pour les championnats étudiants européens.
C’est une histoire qui remonte quelques semaines avant, le 6 juin, lors de la 2e finale de la Grosse Ligue, première du genre dans le monde de League of Legends. Finale 100% online avec des équipes se côtoyant déjà, organisée par le Student Gaming Network.
On connaissait toutes les équipes, on savait à l’avance lesquelles il fallait redouter. On a eu de la chance au niveau du placement des matchs, mais on a quand même eu à affronter les plus grosses équipes de France !
Ils ont dû redoubler d’efforts, surtout face à CPE eSport, puis lors de la finale contre Boudindon d’UnivNantes. C’était la première édition du championnat à la française, qui se faisait représenter jusque-là dans une équipe d’Europe Centrale (Belgique, France…). 4eSport a eu l’honneur d’ouvrir le bal en se plaçant en haut du classement.
L’équipe à Madrid pour les University Esports Masters
Direction Madrid pour les UE Masters
Un peu moins de deux semaines d’entraînement, et les joueurs sont d’attaque pour la suite de leur ascension. Ils se retrouvent à Madrid le 20 juin pour la Gamergy 2019, un grand salon d’eSport à la Paris Games Week.
C’est un gros salon, avec plein de compétitions et de monde. Quand on y est c’est énorme, avec des scènes de partout. Y’avait des milliers de gens qui se baladaient entre les nombreuses compétitions, genre Fortnite ou CSGO.
Mais eux ne sont pas là pour errer sans but dans le centre. Leur objectif était tout tracé : remporter les européennes pour jouer la finale mondiale à Hong Kong.
Certaines équipes ne leurs étaient pas inconnues, ils ont pu s’affronter par le passé et tisser des amitiés. « L’ambiance générale en hors-jeu était très détendue » , nous confie le vice-président, qui s’occupe du pôle LoL et qui a organisé tout cet événement.
Les débuts étaient un peu compliqués, surtout en raison de nombreux problèmes qui ont retardé la première rencontre.
On a eu un peu de mal niveau technique au début, les PC étaient impossibles à jouer avec. Les organisateurs ont trouvé des solutions, on n’avait pas à se plaindre.
Une fois la scène parfaite, tout s’est passé très vite. « On a pu croiser du monde mais on avait peu de temps pour leur parler. Entre deux matchs, on a discuté avec les anglais, qui étaient très sympa » . Anglais qu’ils ont réussi à battre au premier round.
Le niveau était serré, le but étant de marquer le plus de points.« Personne n’a fait aucune défaite pendant le tournoi » , pointe le vice-président afin de montrer le niveau général.
Une compétition très serrée
L’euphorie restera quelques heures, jusqu’au lendemain où tout ne s’est pas passé comme prévu. D’abord les Pays-Bas, puis les autres finalistes, et enfin le match décisif contre le Portugal. Cette équipe, même s’ils n’étaient « pas vraiment chauds » , remporte 26-11 contre les français et s’impose comme gagnante des UE Masters 2019.
C’est pas de la chatte, on peut pas en avoir dans ce jeu. Ils ont réussi beaucoup d’actions au début de la partie, ont pu exploiter les erreurs des adversaires et ont gagné grâce à ça. Ils se sont beaucoup entraînés, bien joué à eux !
L’équipe de la péninsule est parvenue à battre la Belgique et l’Allemagne, deux équipes que les français redoutaient de base.
Il y a eu des erreurs individuelles dans le collectif malgré notre préparation, on va travailler pour les réduire, on va travailler sur notre mental, et revenir plus forts l’année prochaine !
Malgré ces problèmes de coordination, les joueurs se sont retrouvés quelques jours ensemble en Espagne. Ils nous accordent que « c’était une belle expérience humaine » qui les a rapprochés. L’équipe a quand même pu visiter Madrid et faire des soirées.
Pour revenir aux UE Masters de l’année prochaine, ils vont « reformer l’équipe et se concentrer sur leurs points forts pour aller de l’avant » . Après avoir frôlé la victoire, peut-être gagneront-ils les prochains UE !
Cela fait trois générations que l’événement se répète. Beaucoup n’ont malheureusement pas pu faire cet exercice jusqu’au bout qui, dit-on, « prépare aux prises de parole qui ponctueront [notre] quotidien de cadre » . Ils ont quand même eu cette chance d’avoir à rédiger un discours de 5500 caractères qui dure 5 minutes « maximum » , tout ça la veille de la deadline car c’est la saison des partiels.
Un double prix pour les finalistes
Les gagnants et gagnantes sont néanmoins repartis avec de précieuses opportunités professionnelles. Non seulement ils pourront se vanter d’avoir gagné ce prix sur leurs profils Linkedin, mais ils pourront aussi étendre leurs réseaux en allant visiter les locaux des entreprises partenaires.
Ainsi, de la première du podium aux coups de cœur, les grands gagnants se verront infiltrer Doctolib, Fnac-Darty, la Société Générale, Agap 2 et enfin Devoteam.
Les coups de cœur
Ce sont Valentin Migdal, glorifiant un retour à la jeunesse, et Victor Taillieu et son éloge de l’échec qui partiront chez Devoteam et Agap 2 en tant que coups de cœur du jury.
Valentin nous partage cette vision positive qu’il a retrouvée dans son âme d’enfant. Il insiste : nous avons tous et toutes cette jeunesse qui sommeille en nous, que nous pouvons retrouver sous les gravats de la maturité.
L’adulte est quelqu’un qui a délaissé ses jouets et son esprit créatif. […] Quelqu’un qui aime se remémorer des souvenirs du passé, des souvenirs de son enfance. Mais, pourquoi a-t-il décidé d’être adulte si c’est pour constamment prendre cet air mélancolique ? Qu’a-t-il fait de cette âme d’enfant qui sommeillait en lui ?
Victor nous délivre tel un chef d’orchestre sa vision de l’échec. Il se veut être dans la peau de l’auteur d’un livre de bien-être. Relativisons nos déboires, ainsi nous pourrons envisager d’en tirer une leçon. C’est, selon lui, un mal à vivre pour obtenir la plus belle des réussites : celle que l’on mérite.
Certes, les succès sont agréables, mais ils sont beaucoup moins riches d’enseignement que les échecs. Ainsi, on ne perd jamais : soit on gagne, soit on apprend.
Le récit d’une vie prend la troisième place
S’en suit Louis Petit, programmé pour rendre visite à la salle des marchés de la Société Générale grâce à son récit poignant et teinté d’humour sur son combat de personne à mobilité réduite. De simples installations qui pourraient, de manière altruiste, permettre à chacun et chacune d’aller n’importe-où.
À vécu le temps où les personnes différentes étaient mises à l’écart. Aujourd’hui, nous sommes tous égaux en droits, et nous pouvons donc avoir les mêmes ambitions que les personnes valides.
Deux impressionnants discours en seconde position
En deuxième place, nous retrouvons deux personnes qui ont convaincu le public tant leurs discours étaient parlants. À commencer par Nylda Dadjio Djuka, nous ayant sensibilisé sur l’importance de la prise en charge des femmes victimes de violences sexistes. Un tableau réaliste de la condition féminine, qui, faute de moyens, peut difficilement s’en sortir lors de situations dangereuses.
Aujourd’hui, les femmes ne sont à l’abri nulle-part. Alors il faut éduquer, sensibiliser, interpeller. Certes, des dispositifs de prise en charge existent, mais les connaissez-vous ?
Nous retrouvons Daniil Rosso accompagnant Nylda à la deuxième place, qui nous fait l’éloge du patriotisme français. Sa nation dont il n’a pas honte d’en exprimer l’amour, et qui déplore celles et ceux n’ayant pas de reconnaissance pour leur patrie.
Rendez-lui sa fierté. Montrez à tous que l’amour est plus fort que la haine, et proclamez sans aucune honte : « Oui, je suis français, et non pour rien au monde je ne cesserai de l’être ». Vive la France !
Les deux pourront ainsi se rendre au site de Fnac Logistique à Massy.
La grande gagnante et son message flamboyant
Vient enfin Chloé Carayon, en tant que défenseur de la prise de parole des femmes sur les réseaux sociaux. Un discours honnête, qui nous illumine sur la condition actuelle de l’inégalité entre hommes et femmes et du meilleur moyen dont nous bénéficions aujourd’hui pour combattre ces injustices : internet.
Ainsi, Chloé passera une demi journée au sein de Doctolib, mais ne compte pas s’arrêter là. En compagnie de Nylda qui l’a soutenue jusqu’au bout, elles aimeraient continuer leurs combats en allant dans des écoles et des entreprises afin que leurs messages soient entendus par le plus grand nombre.
Aujourd’hui, à l’heure du numérique, à l’heure où des mouvements comme #MeToo ou #BalanceTonPorc ont vu le jour, internet permet de lever le voile sur de nombreux tabous. La roue change de camp, n’en déplaise à certains. […] Vous et moi, la plupart du temps nous sommes absents lors de violences faites aux femmes. Mais nous pouvons nous engager avec force du côté des victimes sur les réseaux sociaux.
Les autres finalistes et leur incroyable parcours
Les dix autres finalistes ont eu la sacré chance de pouvoir transmettre leurs messages à toute la promo. Ils ont pu mettre en valeurs leurs talents d’orateurs et d’oratrices le temps de 5 minutes, pour nous partager leurs visions des choses. Il s’agit de
Émile Benveniste, pour un plus grand soutien des projets de conquête spatiale
Antonin Boulnois, pour le sport comme moyen de réussir dans la vie
Hugo Butery, pour que les ingénieurs prennent conscience de leur rôle dans l’urgence climatique
Nicolas Cardoso, pour la préservation des forêts et sur l’importance des arbres
Josia Douniama Okana, pour un meilleur accompagnement des personnes surdouées
Guilhem Fourcaud, pour reconnaître l’hypocrisie comme une chose positive
Déborah Guénoun, sur son éloge des amitiés en ligne
Thomas Guillaume, pour des algorithmes qui soient conçus autour de l’éthique
Alexis Lebrun, sur l’ennui comme atout pour la productivité
Benjamin Mousseaux, contre le plastique que l’on retrouve trop souvent dans nos océans
Trois semaines avant la date butoir, Mme. Fitoussi propose à Louis Petit de rentrer dans des institutions gouvernementales pour la 4ème édition du DuoDay, organisé par le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées.
« J’avais le choix entre tous les Ministères, et j’ai choisi celui des Armées car c’est la classe quand même. J’ai toujours aimé les métiers autour de l’armée, et je pensais pas que des personnes handicapées pouvaient bosser dedans. »
Une journée chargée
L’excursion devait commencer jeudi à 8h. Une fois l’accord donné pour aller au Ministère des Armées, c’est son chauffeur qui l’a emmené sur place.
« Je te parle pas du trajet, c’était l’anarchie. On devait arriver à 8h mais on s’est retrouvés à 10h là-bas. Impossible de trouver l’entrée, personne savait où c’était. Quand je suis arrivé j’ai été pris en charge par la personne qui s’occuperait de moi et la journée a démarré. »
Il n’était pas seul pour le DuoDay. Deux autres personnes étaient aussi conviées au Ministère, et ont suivi un chemin différent. Il a pu discuter avec de nombreux professionnels, dont un général, un militaire haut gradé et un ingénieur dans le domaine de la propriété intellectuelle.
« On nous a présenté une innovation technologique française, des lunettes à réalité augmentée affichant plein d’informations dont les militaires peuvent avoir besoin. »
Ensemble, ils sont partis manger à midi avec des hauts fonctionnaires. Ils étaient huit à table, pour huit serveurs.
« C’était du niveau d’un restaurant gastronomique, avec des ravioles aux champignons faites maison. À tomber par terre. »
Une dernière discussion avec les militaires puis c’était reparti pour une seconde présentation. Réalisé par un laboratoire affilié au Ministère, l’outil se présentait sous la forme d’une base de données regroupant tous les chiffres importants pour l’armée.
« On parle de chiffres sur la consommation électrique civile jusqu’au dépenses militaires pour des parties de bowling ! »
Un billet pour la Vivatech
En fin de journée, ils sont partis au salon Vivatech porte de Versailles, pour la session des professionnels. Ils ont notamment pu voir les stands du Ministère des Armées et celui de la DGSE.
« J’ai même pu échanger avec leur directeur technique (celui de la DGSE, ndlr). Il m’a parlé de sa structure, vite fait car ça reste secret et j’en ai profité pour me présenter. »
En pleine discussion, une personne mystérieuse est arrivée de nulle part.
« Il a accueilli la Ministre des Armées, et ne portait carrément pas de badge. Je sais pas qui c’est, mais c’est quelqu’un d’important, ça c’est sûr. »
Louis avec l’homme mystérieux et la femme qui l’a accompagné pour la journée
Une expérience à (re)vivre
Le DuoDay est organisé tous les ans pendant le printemps. C’est l’occasion pour toutes les personnes touchées par un handicap physique ou mental de découvrir un monde qui est difficile d’accès.
« C’était vraiment une belle journée. Je la referai l’année prochaine s’il le faut, peut-être dans un autre ministère. Mais bon, vu le travail qu’on a en L3 je vais quand même y réfléchir ! »
C’est avant tout une expérience gagnant-gagnant. Selon lui, l’école gagne en crédibilité et il pourra ainsi accéder plus facilement à des instances gouvernementales.
« Je pense que ça a apporté une certaine cote à l’Efrei. Vu que c’est la seule école à accueillir et envoyer quelqu’un, ça leur fait une sacré pub. Moi ça me fait découvrir l’univers d’un haut Ministère. J’ai donc pu ouvrir certaines voies de partenariat, j’imagine. »
Si Louis ne pourra sûrement jamais être militaire en tant que tel, être ingénieur dans l’armée lui est tout à fait possible. Grâce à cette expérience, il a pu développer son réseau et ses possibilités.
« Ça m’a apporté des nouvelles relations, des opportunités, une nouvelle vision des choses. Franchement, je conseille à tout le monde de devenir handicapé pour participer à cette journée ! Si je ne vais pas forcément travailler là-bas, je vais sûrement y faire un stage ! »
C’est dans le monde du sport que Moussa Tambadou s’est retrouvé. Rugby, cheval, haltérophilie… Le sportif a baigné dedans dès son plus jeune âge, et a toujours voulu poursuivre cette passion.
« De base je voulais faire du sport dans ma vie. Pas forcément du championnat, mais vu que j’étais bon en sport et que j’en faisais souvent, je n’allais pas m’arrêter juste pour mes études. »
C’est alors qu’à 16 ans, on l’oblige à courir.
« On m’a forcé à faire de l’athlétisme ! Je voulais pas courir de base, mais on m’a dit ‘tu seras bon‘ donc j’ai commencé ma carrière avec ça. Puis je me suis mis à voyager un peu partout, et ma vocation est née. »
Le début d’une carrière
Au début, il voyageait un peu partout en France. Il faisait des stages dans des écoles. Puis pour son premier championnat d’Europe, il est parti aux Pays-Bas. Depuis, il enchaîne les compétitions. Ses journées, il les passe aujourd’hui à jongler entre entraînements et petit boulots.
« Moi dans ma vie je fais du sport mais aussi un peu de Uber le soir. Pas de Uber Eats hein, ceux-là ils veulent nous tuer *rires*. Les gens roulent comme des fous, normal qu’après les pizzas soient retournées ! »
Grand rêveur, la routine de Moussa débute l’après-midi et se termine la nuit.
« La journée, je m’entraîne de 16h à 18h30 et vers 21h30 je commence Uber jusqu’à 3h en semaine et jusqu’à 6-7h à partir de jeudi. Les étudiants sortent le soir, y’a plus de demande. C’est surtout eux que je ramasse à ces heures-là. C’est aussi eux qui vomissent dans ma voiture et que je déteste le plus *rires* »
Moussa, un homme simple
« Si j’ai un rituel avant l’entraînement ? » La photographe rétorque : « Tu sais, le petit geste que certains font avant de courir. Y’avait un sauteur français qui faisait ça, un petit geste comme ça avant de courir ». Il répond, « Non, non, je reste dans la simplicité. Je vois de qui tu parles, mais c’est pas mon truc. Simple, simple, simple. Le plus simple possible, le mieux c’est. »
Moussa se veut sobre. Lors de ses compétitions, pas de temps pour les extravagances. Il le dit lui-même, il n’aime pas la clape. La simplicité est maîtresse dans son esprit, c’est comme ça qu’il garde sa concentration et réussit ses sprints.
« Ma prochaine compétition sera le championnat du monde. Il aura lieu à Dubai. Bon, je suis pas très fan de là-bas, c’est très faux. En plus il fait trop chaud, la nuit il fait 35 degrés ! »
Un mot pour les personnes handicapées
C’est le premier DuoDay pour lui et pour l’école. L’occasion de sortir les pâtisseries et le grand jeu. Pour lui, l’école est bien même s’il ne serait pas venu ici s’il l’avait connue avant. Sa vocation était toute tracée : le sport. C’est d’ailleurs ce qu’il conseille à tous et à toutes pour garder la tête sur les épaules.
« Même si Louis (l’élève parti au Ministère des Armées pour le DuoDay qu’il n’a malheureusement pas pu rencontrer, ndlr) ne peut pas énormément bouger, je lui conseille de faire du sport. Aujourd’hui, tout est adapté, y’a des gens qui peuvent même pas bouger et qui arrivent à faire n’importe-quoi !
Depuis la volonté d’adapter les équipements aux personnes handicapées, le sport s’est lui aussi adapté. C’est ce qu’on appelle les handisports, et la liste est de plus en plus longue.
Je connais quelqu’un, paralysé de la tête au pieds, qui peut même pas dire bonjour ni rien. Mais il a le permis et une voiture adaptée et avec ça il arrive à se débrouiller. Y’a aussi quelqu’un un peu pareil qui fait de la boccia (similaire à la pétanque pour les personnes en fauteuil, ndlr). On peut faire du sport, même si on est paralysé ! »
Pour lui, tout le monde devrait faire du sport. Qu’il soit compétitif ou non, c’est la meilleure des choses. Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas en faire son métier ! De toute manière, on peut s’arrêter à tout moment.
« Oh, dans 10-15 ans je serai plus là ! Tu sais, j’ai 26 ans, et vers 30 ans c’est là où on s’arrête. Pour l’instant, je vais à Tokyo pour les JO de 2020, après je vais voir selon mes sponsors et mon business. Si j’arrive à m’en sortir financièrement, je m’arrêterai là-bas. »
Tambadou Moussa, photo prise par Florent Pervill pour handisport.org
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