Peut-être avez-vous entendu parler des BBB, alias Blossom, Buttercup et Bubbles, les trois Super Nanas de Cartoon Network. À l’Efrei, Léa, Clarisse et Rania sont leurs alter-ego et sont présentes sur les réseaux sociaux depuis ce début d’année. Elles avaient initialement prévu de faire une fake liste BDE pour 2020, mais les circonstances ont fait qu’elles se sont désistées. Fans de Britney Spears, nostalgiques de Habbo Hôtel, makeup artists en devenir : rencontre avec les trois nanas déchues de la campagne BDE
Note : Cet interview a eu lieu le 23 mars.
Question : Que veut dire BBB ?
Ce sont les trois Super Nanas : Blossom, Buttercup et Bubbles, ou Bulle, Belle et Rebelle en français. Si on a choisi la version anglaise, c’est pour rajouter du flow. Les trois noms commencent par les mêmes lettres donc c’est plus stylé. On est tombées sur l’idée en cherchant un nom pour notre compte Instagram, @bbb_plastics, et c’est resté.
C’est aussi nos trois couleurs préférées, à savoir le vert, le rose et le bleu. Puis dans la culture pop, c’est 3 super amies donc ça correspondait aux personnages qu’on voulait montrer aux autres
Vous êtes que trois BBB ?
Les gens qui veulent se rajouter, c’est des faux [rires] ! En vrai, on est un petit groupe, les Plastics, c’est pourquoi on a « bbb » et « plastics » dans notre pseudo Instagram. On voulait se présenter avec la liste des Plastics à la campagne, qui était exclusivement féminine. On est une dizaine de copines dans le même délire
Pourquoi ne pas avoir tenu votre candidature ? Ça reste pas mal de monde pour une fake liste
Au départ on était toutes les trois, super chaudes pour faire la liste. On a essayé de recruter des gens, mais franchement, les filles c’est vraiment des filles. Du coup ça a commencé à tourner, les gens ont commencé à en parler, et on a eu beaucoup de jaloux, de haterz. Avec la notoriété viennent les critiques comme on dit.
Mais c’est aussi surtout à cause du confinement, car on avait prévu plein d’activités sur le campus, et ça nous a refroidi, ça perdait tout son sens. C’est surtout à cause des rageux et du confinement qu’on s’est désistées, mais on a appris à faire avec les rageux, ça nous a formé, et on est encore plus famous maintenant
Quelles auraient été vos activités sur le campus ?
On va pas tout dire ici, seulement certaines activités. Notre première idée était de faire un téléphone rose. On voulait aussi faire les tâches ménagères chez les gens, pour gagner une campagne on est prêtes à tout ! On joue surtout sur les stéréotypes des femmes dans notre programme. Un speed dating aussi, ouvert à tout le monde, car on encourage toutes les relations.
Sinon, on pensait faire un concours de drague pour donner nos conseils d’expertes sur les performances d’Efrei Charo. C’est vraiment dommage, on avait beaucoup d’idées mais avec les circonstances, on a dû tout annuler.
Si vous étiez élues, quel aurait été votre programme ?
Rania : Clarisse était présidente de la frat- [elle se fait couper par Clarisse] Clarisse : Me parle plus d’eux ! Le truc c’est que les garçons sont très susceptibles, c’est des garçons quoi. Le problème avec les fraternités, c’est que ça manque de femmes. C’est leur but, mais c’est aussi le problème ! Je voulais être présidente de la frat pour rigoler avec eux, mais disons que ça les a touchés. J’ai pas envie d’en parler car sinon ça va m’énerver !
En fait, si Clarisse voulait être présidente de la frat, c’est qu’on voulait centraliser la gestion de l’école parmi nous 3. Notre programme, c’était qu’on gère toutes les plus grosses asso de l’école. Clarisse à la fraternité, Rania à la Sep et Léa présidente du BDE. Mais bon, malheureusement c’est fini…
Après, on voulait faire les élections de Miss Plastic chaque mois. Ça s’appelle Miss Plastic mais c’est pour tout le monde, faut le savoir. Une Miss Plastic, c’est une personne avec du caractère, qui ne se laisse pas faire.
Qu’est-ce que vous pensez de la condition des femmes à l’Efrei ? D’autant plus que Léa a organisé la Journée des Droits des Femmes de l’Efrei cette année
Léa : Je pense qu’elles sont pas assez visibles, que les mettre en avant dans les asso et dans l’école en général est une bonne idée. On est quand même nombreuses, mais on ne nous voit pas assez.
C’est surtout pour ça qu’on a fait cette fake liste, pour donner de la visibilité aux femmes de l’école. On voit que les choses évoluent quand même, malgré les rageux. De toutes façons, ils comprendront dans 10 ans ! On essaye de faire des choses pour impliquer les femmes dans la vie de l’école, et même les femmes ne veulent pas de nous donc bon, c’est pas très grave [rires]
Pas mal de gens aiment bien le délire, c’est surtout qu’on veut s’amuser, qu’on partage ce qu’on fait, on participe un peu à tout ce qui est proposé sur le campus… On veut montrer qu’on est proche des gens et c’est pour ça qu’on va à leur rencontre. On est aussi très proches de nos fans, je trouve !
Pendant le confinement, on fait des meetings sur Habbix tous les soirs à 20h30. Si vous voulez nous rejoindre, recherchez l’appartement « Efrei Paris » ou sinon le « QG BBB » . Tout le monde peut y venir, on a même mis des chambres d’invités. Vu que Habbo est payant, on a préféré aller sur Habbix, on voulait mettre l’argent de la campagne ailleurs.
Pourquoi BBB est une fake liste et pas une vraie ?
La réponse vraiment pas drôle mais vraie, c’est qu’on peut légalement pas faire d’association exclusivement composée de femmes. Clarisse et Rania viennent d’arriver, donc on tâte le terrain pour sûrement se présenter l’année prochaine. C’est pour se présenter, pour sensibiliser les gens à notre existence qu’on est là.
Avez-vous un message à transmettre à BDE Odyssée ?
Rania : J’ai un petit message personnellement, remboursez-moi les jus d’oranges que j’ai payé pour le petit-dej ! 21 euros et 59 centimes pour être précise, je vais d’ailleurs aller leur rappeler juste après l’interview [rires]
Sinon, ils ont pas eu de chance. C’était la pire année, d’ailleurs courage à eux pour gérer la campagne. On sera toujours là pour y participer, avec nos commentaires et nos live sur Instagram. Pourquoi pas même organiser une soirée Habbix pour la campagne… En tout cas les BBB seront présentes, quoi qu’il arrive !
L’équipe de MEMEFREI s’est vue désemparée en apprenant, ce matin, que des hackeurs de Segfault, la page de memes d’une école au nom d’Epita, se sont emparés du célèbre groupe Facebook.
Les administrateurs de MEMEFREI, ce groupe Facebook qui héberge et dorlote les meilleurs memes de l’Efrei depuis bientôt 2 ans, sont tombés des nues. Segfault, la page Facebook de memes des étudiants à l’Epita s’est emparée du groupe dans la nuit. Désormais défiguré, l’avenir de MEMEFREI est incertain.
C’est aussi efreidoc.fr qui, semblerait-il, soit tombé entre les mains des étudiants de l’Epita. Le nom de domaine a été vraisemblablement modifié par epitadoc.fr. Difficile de dire si les copies d’examens du célèbre site d’hébergement de ressources pédagogiques resteront intactes.
Un travail de refonte est en cours côté Epita, ils éditent manuellement les 14 000 documents pour changer les mots Efrei par Epita et Esigetel par Epitech afin de nous voler notre identité. On espère bien pouvoir négocier un retour de notre beau projet à la maison avant la fin de cette barbarie.
Un admin d’Efreidoc
Un hacking de page peut en cacher un autre
Toutefois, comme le dirait la célèbre expression « la roue tourne a tourné » , l’équipe de MEMEFREI s’est à son tour emparée de Segfault. Dans un communiqué riche en émotions, Abel Derderian, ex-admin de MEMEFREI, indique :
« Mes chers enfants, Il semblerait que nous eussions été des tocards, et que notre page ait été volé par les admins de Segfault. Et au passage, les saligauds ont volé Efreidoc. C’est le dernier message que je suis autorisé à poster sur cette page. Cependant, eux-même tocards (c’est dans la fonction d’admins de page de meme, comme nous), étant partis à la chasse, ils laissèrent Segfault, page de meme d’une école appelé EPITA à notre merci. Auriez-vous des memes à suggérer que nous puissions poster chez eux pour nous défendre, mes amis ? »
Abel fait appel à la diligence des « memelords » de MEMEFREI pour produire en masse des memes sur Epita. En cette période de campagne BDE, les listes ont elles aussi été conviées à produire leurs meilleurs memes, déjà disponibles sur Segfault.
En contrepartie, Segfault publie depuis peu des memes sur MEMEFREI en guise de vengeance. Ils ont, semblerait-il, même fait appel à ce cher Elon Musk pour assouvir leur soif.
En revanche, rien ne semble encore perdu pour l’équipe de MEMEFREI qui tentera de négocier avec l’ennemi si les conditions le permettent.
On est en train de monter une équipe de choc avec quelques anciens, dont Joachim Nitrosso et Abel Derderian, pour aller voir Epita avec quelques bières pleines si tout se passe bien pour négocier, et quelques tessons de bouteilles cassées si tout se passe mal
Un admin de MEMEFREI
L’époque est sombre et l’avenir est trouble. Si la prise en otage de MEMEFREI est toujours en cours, celle de Segfault est une occasion rêvée. Seuls les memelords de MEMEFREI pourront venger cet affront en produisant toujours plus de memes. « Il va falloir qu’on les forme sur le nouvel humour d’Epita, ça va être un gros challenge mais on a des membres d’élites » , conclut Abel.
La nouvelle s’est vite propagée. Le lendemain de l’élocution du président Macron, Nicolas Sicard, directeur des études, annonce que les étudiants de l’Efrei suivront des cours à distance.
Le jeudi 12 février dans la soirée, c’est l’euphorie. Les étudiants, les professeurs et l’administration de l’Efrei avaient les yeux rivés sur leurs téléviseurs. Emmanuel Macron annonçait dans un communiqué présidentiel l’interdiction des regroupements de plus de 100 personnes, ainsi que la fermeture des écoles.
Inutile de préciser que c’était l’euphorie dans toute la France parmi les étudiants. Ça l’était un peu moins pour l’administration de l’Efrei, qui se préparait déjà à une telle éventualité. Cependant, l’équipe reconnaît que l’annonce est arrivée plus tôt que prévue.
L’école est donc fermée aux élèves depuis ce lundi 16 mars, et le sera peut-être pour les permanents et l’administration si la situation évolue dans ce sens. Toute l’équipe pédagogique est mobilisée pour maintenir les cours.
Des visioconférences pour les cours à distance
Ainsi, il a été décidé de maintenir les cours à distance, grâce à Microsoft Teams. L’outil permet aux professeurs d’organiser des visioconférences aux élèves connectés. L’école a aussi privilégié l’utilisation de Moodle pour les ressources en ligne.
Comme prévu, il y a eu quelques soucis. Certains n’ont pas été ajoutés à leurs groupes, les professeurs avaient des problèmes de connexion et/ou de micro, et beaucoup de cours ont été décalés pour la mise en place du système.
Pour ce qui est des examens sur table, ceux-ci n’ont pas été maintenus. Chaque professeur verra en fonction de ses disponibilités pour organiser ses propres évaluations avec les technologies mises à disposition (Moodle, Teams, Outlook).
Compte tenu de la fermeture du campus à compter de ce lundi, je vous confirme que les examens sur table programmés la semaine prochaine, et ce jusqu’à nouvel ordre, ne pourront pas être maintenus.
Nicolas Sicard, directeur des études
Des associations qui tournent au ralenti
Beaucoup d’associations, quant à elles, devront vivre avec le confinement. Le mois de mars étant la période officielle des passations, les nouveaux bureaux n’ont pas de quoi commencer en beauté.
Pour FAP Efrei, les formations seront momentanément arrêtées, le centre d’accueil ayant été prévenu. Pareil avec Symbioz, les réunions seront annulées et le projet de cleanwalk (nettoyage des rues) est suspendu. SEPEFREI a fermé ses locaux au public mais continuera de soutenir les projets.
La Taverne du Troll a annulé son jeu du tarot prévu ce jeudi 19 mars, comme toutes les prochaines séances, mais des jeux en ligne (Loup Garou et Yu-Gi-Oh notamment) vont certainement être organisés.
Pareil pour Efrei Alumni qui a dû annuler la Remise des Diplômes, au grand dam de certains élèves ayant pris des billets d’avion pour y assister. Et parfois, même les assemblées générales de passation sont annulées, comme pour Efrei Sport Climbing.
Des solutions contre l’ennui
Les étudiants ont toutefois trouvé des parades contre l’ennui provoqué par le vide associatif. Internet n’étant pas annulé sauf mention contraire, les efreiens et efreiennes pourront jouer ensemble à des jeux en ligne. Quelques (rares ?) personnes étaient même en train de jouer tout en ayant la visioconférence de leur professeur à côté, afin d’attester de leur présence.
Toujours en rapport avec les jeux, Steam a organisé des mini soldes exceptionnelles. Origin a fait baisser le prix des Sims 4 à -75%. Pour les consolistes, beaucoup attendent déjà de se faire livrer leur précommande d’Animal Crossing sur Switch, qui devrait arriver si les livraisons ne sont pas suspendues.
Uber Eats participe aussi à l’effort national en offrant les frais de livraison sur ses courses avec le code DEJ1603 (peut-être que la promotion évoluera avec les jours). Netflix propose toujours plus de séries, dont l’iconique manga Beastars sorti en VOST.
Si manger, jouer ou regarder des séries vous ennuie toujours, vous pourrez toujours participer à l’effort collectif de MEMEFREI qui se réunit afin de publier une masse de mèmes. Vous pouvez aussi écrire un article pour ReName (placement de produit), ou sinon, parler à vos proches afin d’éviter l’isolement, ce qui peut être un peu déprimant.
Pour ce qui est hors-ligne, certains étudiants pourront avancer leur livre du cours de communication. Si par hasard vous n’avez pas pu recevoir votre commande à temps, il existe des sites de Torrent qui proposent ces livres en .pdf. Il suffit ainsi de les ouvrir avec Microsoft Edge pour les faire lire à voix haute.
Quoi qu’il en soit, il y a toujours beaucoup de choses à faire quand on est chez soi, en plus de suivre avec assiduité les cours en ligne. Espérons toutefois que la situation évolue positivement prochainement, afin que les étudiants de l’Efrei n’aient pas à passer l’intégralité de leurs études chez eux.
Le 4L Trophy, ce rallye humanitaire étudiant, en est à sa 23e édition. L’équipe 4L et Faons de l’Efrei a sorti sa plus belle Renault 4L de 1988 pour parcourir les 6500km de l’épreuve mondiale
Le 4L Trophy est un rallye humanitaire réservé aux étudiants de 18 à 28 ans. Depuis 23 ans, l’événement invite des milliers de vieilles bagnoles à parcourir des milliers de bornes dans un but solidaire. Cette édition 2020 relie Biarritz à Algeciras en Espagne, puis direction Merzouga dans le Maroc avant d’arriver à Marrakech.
Cette année, un seul équipage aux couleurs de l’Efrei parmi les 1065 autres. Louis Lefevre et Boris Lours Riou, en M2 IT for Finance, ont embarqué dans une Renault 4L Sinpar à 4 roues motrices (1988) et vont relever le défi. Les coéquipiers des 4L et Faons sont actuellement en route pour leur premier 4L Trophy de leurs vies.
Les deux coéquipiers se retrouvent aujourd’hui à Salamanque. Ils ont décidé de faire une étape entre Biarritz (ville de départ) et Algeciras, en Espagne, où ils prendront un ferry (le Tanger Med) direction le Maroc.
Un rallye avant tout humanitaire pour 4L et Faons
Une fois arrivés au Maroc, ceux-ci iront à Merzouga pour faire don de fournitures scolaires et sportives. L’association en bénéficiant sera les Enfants du désert. Ils ont pu récolter près de 650€ de dons et de fournitures sur une cagnotte Leetchi.
À l’issu de leur parcours, les deux efreiens rejoindront Marrakech pour une ultime soirée dans un hôtel de prestige. Le premier mars, ceux-ci se verront remettre leur prix lors d’une soirée avec leurs confrères de 4L.
C’est 6000 kilomètres de bonheur, d’aventure, de souvenirs et de péripéties. […] L’ENTRAIDE ! C’est une des valeurs essentielles du 4L Trophy !
L’équipe 4L et Faons
La course se veut avant tout solidaire, non seulement pour l’association qu’ils comptent soutenir, mais aussi entre coéquipiers. À titre d’exemple, au matin du jeudi 20 février, une durite de la Renault de l’équipe était cisaillée. Un mécanicien s’est alors déplacé au bord de l’autoroute pour leur réparer tout ça.
Il reste encore plus d’une semaine pour l’équipe avant d’atteindre son but : Marrakech. Ce challenge est pour eux que du bonheur. Par ailleurs, l’association 4L et Faons compte recruter de futurs trophistes « en quête d’aventure et de solidarité internationale » . N’hésitez pas à suivre leur aventure et à les soutenir sur leur Instagram : 4l.et.faons !
Lundi 27 janvier à 18h30, le co-créateur de VLC fait une conférence en Grand Amphi. Le service communication de l’Efrei a convié Jean-Baptiste Kempf pour la 2e MasterClass de l’Efrei. Une trentaine de personnes sont venues assister à l’événement.
Organisé par l’Efrei, cette rencontre avec le créateur du célèbre logiciel VLC a attiré plus d’une trentaine de curieux et curieuses au Grand Amphi. Jean-Baptiste Kempf, révélé au grand public lors d’un interview avec Konbini, a donné une conférence sur l’histoire du logiciel le plus téléchargé au monde. Sabri M’barki, le comédien de l’Efrei, a aussi été invité pour animer la 1ère MasterClass de l’année. Seb Andréa, quant à lui, était le photographe de la soirée.
Du haut de ses 36 ans, de son côté geek et de sa passion pour les poneys, Jean-Baptiste Kempf est un redoutable pionner dans le monde de l’open-source. Sa session, longue de 1h30, racontait l’incroyable histoire du projet VLC. Son co-créateur a su captiver l’audience du début jusqu’au moment des questions. Quelques personnes présentes en ont aussi profité pour aller à sa rencontre à la fin de la session.
L’histoire de VLC
Dans les années 60, l’école Centrale déménage à Clermont-Ferrand (dans le centre, petit jeu de mot) pour avoir plus de place. Ça n’a pas du tout plu aux anciens élèves de l’école. Ils achètent donc un terrain à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine (92). Le campus est alors géré par les étudiants et des associations, dont le réseau interne.
La technologie de l’époque reposait sur le token ring : un utilisateur qui voulait envoyer un message le faisait par paquets en anneau. La latence était monstrueuse, et les jeux en FPS comme Doom en pâtissaient. Lorsque les étudiants ont demandé un meilleur réseau, l’école les a renvoyés vers ses partenaires. Ils se sont alors tournés vers Bouygues.
On aimerait bien vous aider pour le réseau… Mais allez voir nos partenaires car il nous appartient pas vraiment
L’admin du campus de Châtenay-Malabry à l’époque
L’entreprise voulait améliorer son service d’envoi d’images par satellite. Il leur fallait un réseau pour recevoir la télévision, grâce à du décodage en temps réel. Ils ont alors proposé Network 2000 (car tout ce qui avait 2000 dans son nom était cool à l’époque). Ils ont ainsi pu faire une démonstration avec pour résultat 2ms de latence. Un exploit, avec un ordinateur sous Linux n’ayant presque rien en RAM. Ils ont alors pu upgrade leur réseau, mais l’équipe derrière le projet a souhaité le poursuivre pour le grand public.
Pourquoi VLC existe ?
En 2001, VLC ou VideoLan Client, devient officiellement open-source. C’est dans un contexte de codecs propriétaires et de diffusion multimédia à réinventer que le logiciel est créé. Son principal concurrent, Windows Media Player, ne fournit que très peu de codecs et les autres sont payants et non libres. VLC, et son co-fondateur Jean-Baptiste Kempf, avaient pour ambition de changer le jeu.
Vint alors l’occasion de faire le logo du logiciel, un cône orange venu d’un délire étudiant récurrent. C’était aussi l’occasion de se démarquer des autres services (bouton play, pellicule de film, note de musique…).
Le programme promet d’être multi-plateforme (Mac, Windows, Linux, Android, Symbian… Et même OS/2) et multi-codecs. Dans une période d’avènement du piratage (eMule, LimeWire, Napster…), un lecteur multimédia universel était le bienvenu.
De l’open-source pour le premier logiciel mondial
Bien que ce ne soit plus le cas aujourd’hui, faire son logiciel en open-source était bien coté. Rendre le code source accessible au public a permis à VLC de devenir le logiciel le plus téléchargé du monde. Jean-Baptiste Kempf annonce les chiffres affolants de 1 million de téléchargements quotidiens pour 3,2 milliards de téléchargements sur son site.
Son développement, bénévole, s’est fait grâce à 800 contributeurs, dont 150 par année. 10 personnes sont au cœur du projet. Il y a 10 ans, cette association créée pour améliorer les connexions réseau entre joueurs en est à près de 15 millions de lignes de code, dont 1 million sans ses bibliothèques. Toutefois, le projet reste un « wrapper autour d’un framework » . Si on le compare avec Linux (30 millions de lignes de code), VLC reste humble.
Vous pouvez tous faire un OS. Linus Torvalds, créateur de Linux, l’a fait en 5 ans. On peut tous en faire un, aussi petit soit-il.
Jean-Baptiste Kempf à propos du nombre de lignes de code de VLC
libVLC, la librairie derrière VLC créée en 2001, a été portée en l’espace de 2 mois sur MacOS et Windows. Les fondations du projet sont elles aussi en open-source. Les contributeurs communiquent en chat IRC, utilisent PHP BB pour le forum et partagent leur code avec GitLab.
VLC, le logiciel le plus complet au monde
Jean-Baptiste Kempf se vante d’être à la tête d’un projet codé en « C– » . La plupart des structures du projet sont anonymes, et l’héritage est utilisé à foison. La raison : dans les années 98, le C++ étant effroyablement lent, séparer le corps du reste du code était une solution d’optimisation. « La compilation ne se fait que sur un module et pas sur l’ensemble » , nous affirme-il.
VLC étant basé sur la disponibilité réseau, il a parfois des « fonctionnalités débiles » . On peut commencer par la fonctionnalité Remote desktop. « À quoi ça sert ? À rien » , nous dit avec autodérision le maître de conférence. Tout comme l’option mosaïque qui montre simultanément 20 flux vidéos, le support du karaoké (très prisé au Japon), le MIDI… On peut même voir une vidéo en ASCII art, grâce à la libCaca. Le logiciel est aussi compatible avec l’Apple Watch, « mais c’est inutile car il n’a pas le droit d’être dans l’App Store ».
La version 3.0, dernière en date
La dernière version, la 3.0, a bénéficié d’une énorme refonte. « C’est une update importante, ayant pour principal but l’unification mobile/desktop » . Elle représente environ 18.000 commits sur le GitLab officiel.
L’une des principales difficultés était le rendu de texte pour les sous titres. Par exemple, le Malayalam, de l’état du Kerala, consiste en la fusion de deux caractères. D’autres langues, notamment l’arabe, se lisent de droite à gauche, ce qui ajoute de la complexité aux sous-titres.
L’une des petites anecdotes est celle de Salah, un contributeur vivant à Alep Est, ayant 2h d’internet et d’électricité par jour. « J’aimerais contribuer car je me fais chier » , dit-il à la team. Il a été accepté, et 6 mois après aucun signe de vie, il envoie un patch pour le rendu en arabe. « Le code est crado, mais ça se nettoie » .
Content du résultat, Jean-Baptiste Kempf lui propose alors l’hébreu, une autre langue bidirectionnelle. Il réalise son erreur : « je demande ça à un mec en train de se faire bombarder en Syrie » , mais celui-ci accepte. Finalement, très content de son travail, l’équipe lui demande ce qu’il voudrait. Celui-ci répond simplement : « J’aimerais un mail en @videolan.org » .
Le futur de VLC
VideoLan concentre aujourd’hui ses efforts sur la version 4.0, voulant refaire l’intégralité du logiciel en interne et en externe. Quelqu’un du public, face à une capture d’écran du futur logiciel, s’exclame : « C’est ARCHI beau » .
L’équipe travaille aussi sur de nombreux projets, comme le lancer dans un navigateur avec VLC.js grâce au projet Web Assembly. « C’est lent, mais ça marche » . Il est aussi question de sandboxer chaque couche de VLC pour éviter les failles, ce qui n’est pas simple car VLC a besoin de nombreux éléments d’action. Un projet ayant réalisé ça est Chromium, qui compte énormément de modules.
Mais pour ce qui est de la rémunération, VLC étant à but non lucratif, l’équipe a adopté un modèle B2B. Par exemple, Free a financé le port du moteur sur leur box, et YouTube a pu collaborer avec eux sur le développement de codecs.
VLC est un projet open-source, c’est pourquoi n’importe-qui peut travailler dessus. Que ce soit pour la traduction (même pour le Corse !), pour les modules ou pour les ports sur mobile, c’est une immense équipe qui est derrière le projet.
Jean-Baptiste Kempf veut rassurer, dans le monde du travail, n’importe-qui a ses chances. C’est la théorie des avantages comparatifs : personne ne sait rien faire. Avec plus d’un million d’étudiants sur le marché, « personne ne vous attendra » . Pour lui, aucun projet, aucune start-up n’a de succès avec la chance. Seul le travail porte ses fruits.
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