CONFINEMENT – Premier jour de cours à distance

CONFINEMENT – Premier jour de cours à distance

La nouvelle s’est vite propagée. Le lendemain de l’élocution du président Macron, Nicolas Sicard, directeur des études, annonce que les étudiants de l’Efrei suivront des cours à distance.

Le jeudi 12 février dans la soirée, c’est l’euphorie. Les étudiants, les professeurs et l’administration de l’Efrei avaient les yeux rivés sur leurs téléviseurs. Emmanuel Macron annonçait dans un communiqué présidentiel l’interdiction des regroupements de plus de 100 personnes, ainsi que la fermeture des écoles.

Inutile de préciser que c’était l’euphorie dans toute la France parmi les étudiants. Ça l’était un peu moins pour l’administration de l’Efrei, qui se préparait déjà à une telle éventualité. Cependant, l’équipe reconnaît que l’annonce est arrivée plus tôt que prévue.

L’école est donc fermée aux élèves depuis ce lundi 16 mars, et le sera peut-être pour les permanents et l’administration si la situation évolue dans ce sens. Toute l’équipe pédagogique est mobilisée pour maintenir les cours.

Des visioconférences pour les cours à distance

Ainsi, il a été décidé de maintenir les cours à distance, grâce à Microsoft Teams. L’outil permet aux professeurs d’organiser des visioconférences aux élèves connectés. L’école a aussi privilégié l’utilisation de Moodle pour les ressources en ligne.

Cours à distance sur Microsoft Teams
Capture d’écran d’une visioconférence en cours de Base de Données

Comme prévu, il y a eu quelques soucis. Certains n’ont pas été ajoutés à leurs groupes, les professeurs avaient des problèmes de connexion et/ou de micro, et beaucoup de cours ont été décalés pour la mise en place du système.

Pour ce qui est des examens sur table, ceux-ci n’ont pas été maintenus. Chaque professeur verra en fonction de ses disponibilités pour organiser ses propres évaluations avec les technologies mises à disposition (Moodle, Teams, Outlook).

Compte tenu de la fermeture du campus à compter de ce lundi, je vous confirme que les examens sur table programmés la semaine prochaine, et ce jusqu’à nouvel ordre, ne pourront pas être maintenus.

Nicolas Sicard, directeur des études

Des associations qui tournent au ralenti

Beaucoup d’associations, quant à elles, devront vivre avec le confinement. Le mois de mars étant la période officielle des passations, les nouveaux bureaux n’ont pas de quoi commencer en beauté.

Pour FAP Efrei, les formations seront momentanément arrêtées, le centre d’accueil ayant été prévenu. Pareil avec Symbioz, les réunions seront annulées et le projet de cleanwalk (nettoyage des rues) est suspendu. SEPEFREI a fermé ses locaux au public mais continuera de soutenir les projets.

La Taverne du Troll a annulé son jeu du tarot prévu ce jeudi 19 mars, comme toutes les prochaines séances, mais des jeux en ligne (Loup Garou et Yu-Gi-Oh notamment) vont certainement être organisés.

Pareil pour Efrei Alumni qui a dû annuler la Remise des Diplômes, au grand dam de certains élèves ayant pris des billets d’avion pour y assister. Et parfois, même les assemblées générales de passation sont annulées, comme pour Efrei Sport Climbing.

Des solutions contre l’ennui

Les étudiants ont toutefois trouvé des parades contre l’ennui provoqué par le vide associatif. Internet n’étant pas annulé sauf mention contraire, les efreiens et efreiennes pourront jouer ensemble à des jeux en ligne. Quelques (rares ?) personnes étaient même en train de jouer tout en ayant la visioconférence de leur professeur à côté, afin d’attester de leur présence.

Petites soldes sur Steam

Toujours en rapport avec les jeux, Steam a organisé des mini soldes exceptionnelles. Origin a fait baisser le prix des Sims 4 à -75%. Pour les consolistes, beaucoup attendent déjà de se faire livrer leur précommande d’Animal Crossing sur Switch, qui devrait arriver si les livraisons ne sont pas suspendues.

Uber Eats participe aussi à l’effort national en offrant les frais de livraison sur ses courses avec le code DEJ1603 (peut-être que la promotion évoluera avec les jours). Netflix propose toujours plus de séries, dont l’iconique manga Beastars sorti en VOST.

Si manger, jouer ou regarder des séries vous ennuie toujours, vous pourrez toujours participer à l’effort collectif de MEMEFREI qui se réunit afin de publier une masse de mèmes. Vous pouvez aussi écrire un article pour ReName (placement de produit), ou sinon, parler à vos proches afin d’éviter l’isolement, ce qui peut être un peu déprimant.

L’image contient peut-être : texte
Mème de Giuseppe

Pour ce qui est hors-ligne, certains étudiants pourront avancer leur livre du cours de communication. Si par hasard vous n’avez pas pu recevoir votre commande à temps, il existe des sites de Torrent qui proposent ces livres en .pdf. Il suffit ainsi de les ouvrir avec Microsoft Edge pour les faire lire à voix haute.

Quoi qu’il en soit, il y a toujours beaucoup de choses à faire quand on est chez soi, en plus de suivre avec assiduité les cours en ligne. Espérons toutefois que la situation évolue positivement prochainement, afin que les étudiants de l’Efrei n’aient pas à passer l’intégralité de leurs études chez eux.

Les bonnes résolutions de deux mille vins

Les bonnes résolutions de deux mille vins

Nota bene : cet article sur l’alcool étudiant a été présenté dans le projet du numéro santé 2020. Vous pouvez consulter l’intégralité du numéro à ce lien.

Pour rappel : L’alcool, également appelé éthanol, est une substance obtenue pas la fermentation de fruits pour le vin, du grain pour la bière ou encore de tubercules pour la vodka. La quantité d’alcool pur contenue dans une boisson alcoolisée est indiquée sur l’étiquette de la bouteille, en degrés (°) ou en pourcentage (%) pour 100 ml.

Plus le degré est élevé, plus la boisson est concentrée en alcool pur. Ainsi, pour une boisson à 12° ou 12%, 100 ml contiennent 12 ml d’alcool pur.

Après consommation, l’alcool passe rapidement dans le sang, par absorption au niveau de l’intestin grêle. La concentration d’alcool dans le sang est maximale au bout de 45 minutes si l’alcool est bu à jeun et au bout de 90 minutes s’il est pris au cours d’un repas. De là, il est transporté en quelques minutes dans tout l’organisme (notamment le cerveau).

L’alcool et son impact sur un étudiant français

En France, bien que notre consommation d’alcool tende à baisser, l’alcool aurait été responsable de 41 000 décès en 2017. Par « responsable », cela entend les maladies liées à l’alcool, mais également les accidents que cela entraîne (accidents de la route à cause d’un conducteur en face qui a trop bu, ou même de son propre pote qui conduit en état d’ivresse…). 3 victimes sur 4 sont des hommes.

LIRE AUSSI : Les bienfaits d’une activité sportive chez l’étudiant

Mais avant d’être un danger pour les autres ou pour soi, l’alcool est une tradition pour nous les français. Dans le pays du vin, quoi de plus naturel que de boire un coup entre ami ? Dès notre plus jeune âge, on nous incite à boire de l’alcool.

Que ça soit les parents, notre oncle ou même les amis, la pression sociale autour de l’alcool est partout. Même les pubs s’y sont mises ! Si vous avez été à Villejuif de novembre à décembre, vous aurez sûrement remarqué que 2 panneaux publicitaires sur 3 (oui j’ai vérifié) étaient consacrés à l’alcool. En tout cas si vous n’y avez pas fait attention, nul doute que votre cerveau lui y a pensé inconsciemment.

Une tradition chez les jeunes

La banalisation de l’alcool est telle que nous consacrons des jeux pour en boire en s’amusant (beer-pong, jeux de cartes etc…). On imagine difficilement une soirée sans alcool.

Une personne qui ne boit pas en soirée est souvent catégorisée de cassos, de personne qui ne profite pas de la vie. Comme si boire comme un trou et finir par terre était un signe de réussite.

Ce phénomène est surtout présent chez les hommes, qui ont besoin de se sentir « fort ». La résistance face à l’alcool est souvent une preuve de puissance. Si on tient bien l’alcool, alors on est plus viril. L’alcool entraîne une dépendance et une accoutumance, et souvent, bien tenir l’alcool n’a rien de viril, au contraire.

Alcool et boisson énergétique, le duo maléfique

De plus en plus de jeunes mélangent l’alcool avec des boissons énergisantes. Ces dernières ont pour conséquence d’augmenter la tension artérielle et son shoot de caféine atténue les sensations d’ivresse, ce qui entraîne une consommation encore plus importante d’alcool.

Les dangers liés à l’alcool étudiant

Une étude intéressante a été faite aux États-Unis pour mesurer les dangers causés par les drogues pour soi-même et pour les autres. Les résultats parlent d’eux-mêmes.

Les préjudices causés par différentes drogues

L’alcool légal, est-ce un choix cohérent ?

En France, l’alcool est légal à partir de 18 ans. Pourtant, une grande partie des gens en consomment bien avant cet âge. Nous sommes dans un pays ou l’alcool est légal malgré tout, alors que d’autres drogues, comme le cannabis, ne le sont pas (cherchez l’erreur).

Pourtant, les dangers liés à l’alcool sont connus depuis longtemps comme étant très dangereux. Cette illustration parue dans « Le Monde » en 2010 le met très bien en lumière.

Bien que l’alcool étudiant fasse partie de notre culture et que nous sommes régulièrement influencés d’en consommer, il est de bon conseil de se détacher de cette norme empoisonnante et de repenser notre façon de s’amuser sans mettre notre vie et celle des autres en dangers.

Passer le SWIM en école de langue

Passer le SWIM en école de langue

Ah le SWIM ! Certains peuvent le voir comme une perte de temps voire une corvée, mais d’autres comme une chance de s’épanouir davantage en territoire étranger.

C’est quoi le SWIM ? Ça se mange ?

Pour ceux qui auraient séché les amphis de présentation, ou qui auraient passé l’heure à jouer sur leurs ordinateurs, je vais vous faire un bref rappel.

Le SWIM est un séjour obligatoire de minimum 1 mois à réaliser à l’étranger. Il est possible de le faire soit en intégrant une école de langue (une bonne manière de progresser pour ceux qui auraient des lacunes dans une langue), effectuer l’un de ses stages à l’étranger, faire un échange académique ou un double diplôme dans l’une des universités partenaires de l’EFREI. Il est possible aussi de le compenser en ayant validé un certain nombre de semestres avec un module de LV2 autre que l’anglais renforcé.

Pourquoi une école de langue ?

Pour ma part, j’ai choisi d’effectuer le mien dans une école de langue avec l’organisme EF School. Il s’agit d’une organisation proposant des séjours linguistiques dans plein de pays différents. Le séjour peut aller de 2 semaines à 1 an d’immersion. Si vous souhaitez en savoir plus dessus, je vous invite à consulter leur site internet.

Après, si l’école de langue vous intéresse, vous n’êtes pas obligés de privilégier celle-ci, il en existe d’autres, dont certaines étant un peu plus abordables.

Mais globalement pourquoi ai-je choisi cette option pour le SWIM ?

Déjà parce que pendant mes vacances d’été qui avaient séparées ma L3 et M1, je n’ai pas réussi à trouver de job étudiant, après maintes et maintes recherches pendant plusieurs mois. J’avais besoin de m’occuper l’esprit.

De plus, j’avais encore un niveau assez faible en anglais, et j’avais besoin de monter en compétence assez rapidement. Le choix de l’école de langues s’est immédiatement imposé dans ma tête. Même si je dois avouer que ça me terrifiait un peu de partir seule dans un pays étranger, sans amis français à mes côtés.

Cette décision pourrait être vue comme une solution de dernier recours, sauf que pour ma part je ne l’ai pas perçue ainsi. Au contraire, ça me plaisait tout de même l’idée de partir quelques semaines ailleurs pour me libérer l’esprit, et voyager un peu. Personne ne m’a forcé à faire ce choix, j’étais durant tout le processus maîtresse de mes choix !

Un peu plus de détails…

La famille d’accueil

Pour en venir au cœur même de cet article, j’ai globalement gardé un très bon souvenir de cette expérience qui fut très instructive. La première chose que je voudrais souligner, c’est qu’on avait soit la possibilité d’être placé en famille d’accueil avec un autre étudiant mais d’une nationalité différente de la nôtre, soit d’être hébergé dans l’une des résidences de l’organisme.

Pour ma part, j’ai privilégié la famille d’accueil déjà pour parler français le moins souvent possible, mais aussi pour des raisons de goûts moins importants. J’ai donc vécu pendant quatre semaines avec une femme d’une quarantaine d’années célibataire (qui adore les chats) et une étudiante coréenne.

Le début des cours

J’ai choisi le forfait de cours intensif. Pour vous donner une idée, j’avais globalement ce schéma d’emploi du temps : Lundi, Mercredi, Jeudi cours de 9h à 13h et de 14h à 17h, mardi de 9h à 12h et vendredi de 14h à 17h.

On peut dire que j’avais des journées chargées, en plus de certains samedis que je passais en ville avec certains étudiants non-français.

Mais avant de passer aux cours, sachez qu’avant de vous rendre dans la ville que vous avez choisie pour votre séjour linguistique, vous devrez remplir un questionnaire (compréhension orale et écrite) chez vous, devant votre ordinateur. Vous vous en doutez, il va servir à quelque chose derrière. En fait, il va permettre aux organisateurs de vous placer dans le bon groupe de niveau allant de A1 à C1.

C’est parti pour l’aventure !

Concernant les cours, chaque niveau de langue avait un module d’anglais général, centré sur un thème qui changeait de semaine en semaine. Par exemple la première semaine, on a eu tout ce qui était restauration et nourriture.

À côté de cela, on devait choisir entre 2 et 4 modules supplémentaires. Pour ma part, j’avais choisi une matière centrée sur la culture anglaise, qui se présentait sous la forme de conférence autour d’un sujet (l’histoire du film d’horreur, les lieux à visiter dans le coin etc…). Sachant que celui-ci se déroulait une fois par semaine. Je trouve que c’était dommage, car c’était un module vraiment très intéressant et dynamique. En plus, l’intervenant n’était pas le même d’un sujet à un autre.

À côté de cela, j’avais deux modules moins intéressants. Inutile d’ailleurs que je vous explique ce que c’était, l’intitulé parle de lui-même : Grammaire et vocabulaire, compréhension et expression orale intensives.

En plus de tout cela, on avait des plages horaires durant lesquelles on faisait des exercices dans des labs informatiques (compréhension et expression orale, expression et compréhension écrite, exercices de prononciation).

Mon bilan final sur la SWIM

Qu’est-ce que je retiens de cette expérience ? Déjà j’ai pu faire de belles rencontres internationales, avec lesquelles j’ai gardé contact. J’ai pu aussi m’améliorer rapidement en anglais. Même si pendant un mois j’ai suivi des cours, je n’ai pas vraiment eu l’impression d’être dans une attitude scolaire. C’était comme si j’étais en colonie de vacances.

L’ambiance globale était vraiment bonne, les professeurs étaient sympas, attentifs et très pédagogues.

Concernant ma famille d’accueil, elle a été à l’écoute et sympa. Je garde aussi un très bon souvenir des repas que nous partagions à trois, mais aussi sa cuisine qui était vraiment très bonne. Ma préférence va au petit déjeuner typique british.

Par contre, je suis restée durant les quatre semaines uniquement sur Brighton et sa banlieue, même si on avait la possibilité via l’organisme d’aller dans d’autres villes du genre : Oxford, Londres, Cambridge. Mais personnellement, j’ai préféré rester sur Brighton pour faire quelques sorties en centre-ville avec des amis, ou profiter du calme de la maison en compagnie des deux chats de la famille.

Au final, pour ma part ce fut une expérience très enrichissante d’un point de vie humain mais aussi intellectuel.

Eliud Kipchoge, premier homme à courir un marathon en moins de 2 heures

Eliud Kipchoge, premier homme à courir un marathon en moins de 2 heures

VIENNE – Samedi 12 octobre, nous avons assisté à un exploit sans précédent dans l’histoire de l’athlétisme mondial. L’athlète kényan Eliud Kipchoge est devenu le premier athlète à franchir la barrière symbolique des 2 heures de course sur la distance d’un marathon (42,195 km) à Vienne.

Retour sur l’histoire de ce projet fou mené par Nike et Ineos.

Le projet Breaking2 de Nike

Kipchoge lors de Breaking2 à Monza, en Italie, le 6 mai 2017
Image : EPA

Nike s’est lancé depuis 2016 dans la quête de ce que l’on pensait alors encore impossible, c’est-à-dire réaliser un marathon en moins de 2 heures (plus de 21 km/h de moyenne).
Pour cela, ils ont décidé de faire appel à 3 marathoniens de très haut niveau pour leur projet nommé Breaking2 : le Kényan Eliud Kipchoge, champion olympique en titre du marathon à Rio (Brésil) en 2016 et champion du monde du 5 000m en 2003 à Paris, le quintuple champion du monde du semi-marathon érythréen, Zersenay Tadese ainsi que l’éthiopien Lelisa Desisa, récent champion du monde du marathon en 2019 à Doha (Qatar) ont ainsi été les 3 fers de lance de cette première tentative.

Eliud Kipchoge bute pour seulement 25 secondes

C’est sur le circuit de Monza en Italie, bien connu pour accueillir le Grand Prix d’Italie de Formule 1 depuis 1950 que ces athlètes ont été réunis pour essayer de se rapprocher le plus près possible des 2 heures de marathon. À cet instant, le record du monde du marathon était de 2 heures 2 minutes et 57 secondes, performance réalisée par Dennis Kimetto en 2014 et marquait la 6ème fois depuis 2003 qu’un record du monde a été battu lors du Marathon de Berlin, ville où le marathon est considéré comme le plus rapide du monde à l’heure actuelle.

« Cela marquerait l’histoire de l’humanité. Il ne s’agit pas de reconnaissance personnelle, mais de marquer l’histoire et de passer le message qu’il n’y a pas de limites pour l’homme. Courir le marathon le plus rapide de l’histoire en 2017 est le moment de ma carrière dont je suis le plus fier. »

Kipchoge lors de l’annonce du 1h59 Challenge.

Les 3 hommes avaient finalement échoué lors de ce premier essai avec une performance phénoménale du Kényan qui réalise le meilleur chrono en 2 heures et 25 secondes, à seulement 25 secondes donc de ce record historique.

« No human is limited »

Communion entre Eliud Kipchoge et le public viennois
Image : L.Foeger / REUTERS

Après cette tentative manquée pour 25 secondes, il a entre-temps amélioré le record du monde du marathon en 2 heures 1 minute et 39 secondes, encore une fois au Marathon de Berlin. Puis, le milliardaire britannique Jim Ratcliffe patron d’Ineos, qui a récemment racheté la superpuissance du cyclisme mondial des mains de la Sky ainsi que l’OGC Nice, a décidé de sponsoriser Eliud Kipchoge pour une seconde tentative en octobre 2019, le 1h59 Challenge.

Ils ont pour cela décidé de rechercher un climat plus adapté à la réalisation de la performance optimale pour dépasser la fameuse barrière des 2 heures et après des rumeurs sur la ville de Londres – un des marathons les plus rapides est couru dans la ville chaque année -, ils ont finalement choisi Vienne pour le 2ème essai de l’athlète kényan de par le tracé comprenant seulement 2m de dénivelé et une température parfaite pour ce record.

C’est donc en ce 12 octobre 2019 que le champion olympique du marathon a achevé un exploit sportif hors du commun en finissant les 42 kilomètres 195 du parcours en 1 heure 59 minutes et 40 secondes devant des dizaines de milliers de spectateurs venus en masse assister à cet accomplissement historique.

« J’espère avoir inspiré beaucoup de monde et avoir montré que l’être humain n’a pas de limites »

a déclaré le désormais premier homme à courir un marathon sous les 2 heures juste après la course.

Record non officialisé par l’IAAF

Eliud Kipchoge, premier homme sous les 2 heures en marathon
Image : L.Foeger / REUTERS

Alors que nous sommes dans une ère où l’humain cherche à dépasser les limites de ce que leurs ancêtres pensaient irréalisables, ce qu’a réalisé Kipchoge et son équipe est la concrétisation d’une ambition colossale dans l’histoire de l’athlétisme bien qu’il faille tout de même remettre en contexte les conditions de cet évènement.

Son temps ne sera pour autant pas homologué du fait qu’il ait bénéficié d’une assistance régulière de lièvres qui se sont relayés tous les 5 kilomètres rémunérés pour l’abriter du vent, lui offrir une aspiration tout au long du parcours et ainsi lui permettre de réaliser son chrono dans les conditions optimales.

Il n’est également pas possible de se faire ravitailler par des cyclistes pendant son effort pour valider son record contrairement aux stands de ravitaillement prévus à cet effet dans n’importe quel autre marathon.
De nombreuses voix se sont aussi élevées sur la présence de la voiture donnant le tempo juste devant eux avec le temps affiché, du fait qu’elle produirait une aspiration en plus aidant l’athlète à fournir moins d’efforts.

Nike, pionnier de l’innovation ou dopage technologique?

La préoccupation majeure des sceptiques reste la chaussure développée par Nike pour la course.
Lors de l’essai de Monza, les marathoniens étaient équipés du modèle ZoomX VaporFly Elite constitué d’une plaque de fibre de carbone, censé rapporter un avantage de 4% sur la performance.

À Vienne, Nike a développé une version revisitée de cette chaussure pour Kipchoge qui s’appellerait l’AlphaFly et offrirait jusque 6% de bénéfice sur l’efficacité et l’économie de la foulée des coureurs grâce à la présence désormais de 3 lames de fibre de carbone tandis que les lièvres bénéficiaient d’une version améliorée de la première, appelée désormais ZoomX VaporFly Next%.

« Avec tout le respect que j’ai pour Kipchoge – qui est clairement le meilleur marathonien de tous les temps – mais quand une marque insère trois plaques de carbone et un coussin entre celles-ci dans une chaussure ce n’est plus normal. C’est un ressort et un avantage évident pour quiconque portant cette chaussure »

Ryan Hall, ex-coureur de semi-marathon, premier américain à faire un semi-marathon en moins d’une heure, à la suite du record réalisé par le Kényan.

L’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme a par ailleurs ouvert une enquête afin de déterminer si les chaussures VaporFly Next% et AlphaFly développées par Nike procurent ou non un avantage déloyal pour les athlètes de la marque par rapport aux autres qui ne possèdent pas ces chaussures.

Il ne faudrait pas cependant réduire la performance du kényan à la simple possession de ces chaussures personnalisées car ce sont avant tout ses caractéristiques physiques et mentales hors du commun – seulement 10 personnes courent un marathon sous les 2 heures et 5 minutes actuellement sur Terre – qui lui ont permis de réaliser ce temps que le commun des mortels n’atteindrait pas, même avec ces fameuses chaussures controversées.

Avec cette prouesse sportive historique, qui restera sûrement longtemps gravée dans les mémoires et annales de l’athlétisme, Kipchoge, INEOS et son équipementier à la virgule ont peut-être écrit en ce 12 octobre 2019, le début d’une nouvelle page de ce sport.
Il ne reste désormais que la confirmation de ce chrono en course officielle.