L’application mobile myEfrei est enfin disponible !

L’application mobile myEfrei est enfin disponible !

À l’occasion de la sortie de l’application mobile de MyEfrei, ReName a pu s’entretenir avec la Direction des Systèmes d’Information de l’Efrei sur son développement. Voici leurs réponses.

Logo de myEfrei

À l’occasion de la sortie de l’application mobile MyEfrei sur Android et iOS en début octobre, l’équipe informatique de l’Efrei a voulu répondre à nos questions. Focus sur un projet de longue date qui permettra à chaque efreien d’être mobile avec son école.

ReName : Quand avez-vous commencé à la développer ?

DSI Efrei : L’étude a commencé à l’automne de 2018. Le développement a commencé en janvier 2019.

Comment avez-vous eu l’idée de créer l’application et à quel(s) besoin(s) était-elle censée répondre ?

L’idée de créer l’application répond aux besoins basiques des étudiants. Elle propose des fonctionnalités qui ne sont pas disponibles avec la version web de myEfrei, c’est-à-dire :

  • La consultation hors ligne des données (tel que l’emploi du temps ou les notes) grâce à un système de cache.
  • La possibilité d’avoir accès aux notifications en cas de modification de planning, pour les notes, les retards…

Quelle(s) technologie(s) avez-vous choisi pour développer l’application ?

Trois technologies se sont offertes à nous :

  • Nous aurions pu tout d’abord partir sur une PWA. C’est une technologie de Web Application qui est bien supportée sur Android mais de manière plus limitée sur iOS. De plus, la version actuelle de myEfrei n’est pas entièrement compatible PWA (myEfrei a été développé en Angular version 1.x). Une migration technique aurait donc été nécessaire.
  • Nous aurions aussi pu faire le choix d’une application hybride qui consiste à développer son application en langage web. Elle serait ensuite exécutée dans une WebView sur le smartphone. C’est une solution intéressante car le développement web avec un Framework est pratique et rapide. Cependant, l’application créée n’est pas aussi réactive qu’une application directement développée en langage natif.
  • Donc nous avons fait le choix de la développer en langage natif mobile. L’application est compilée et directement exécutée par l’OS (système d’exploitation) du téléphone. Elle possède un accès rapide à toutes les fonctionnalités du système car elle a directement accès aux API (interface de programmation d’application qui permet l’échange de données entre 2 logiciels). Cela nous paraissait être la solution la plus pertinente.

Avez-vous développé l’application en interne ou avez-vous fait appel à un prestataire externe ?

Après avoir fait le choix d’une application native, la stratégie adoptée était de fournir rapidement une solution opérationnelle pour les élèves reprenant les fonctionnalités indispensables de myEfrei. L’équipe informatique de l’école ne maîtrisait pas à l’époque le développement natif mobile. Le choix a été fait de faire appel à une solution standard largement éprouvée pour sortir rapidement une première application répondant aux besoins essentiels des élèves. Dans un second temps, une autre application proposant une expérience plus proche de celle proposée sur myEfrei web serait proposée.

Ainsi Efrei Paris a choisi la solution AppScho. Elle est considérée comme la référence dans le domaine de création d’applications pour les établissements d’enseignement supérieur (de nombreuses d’écoles l’utilisent). De plus Efrei Paris avait déjà eu plusieurs échanges avec AppScho via ses équipes. Ce prestataire est donc apparu comme une solution idéale afin de pouvoir disposer d’une première application rapidement.

Quand a commencé la bêta et quels problèmes avez-vous rencontrés lors de cette phase ?

La bêta a eu lieu avec une vingtaine d’étudiants entre mai et juin 2019. Elle a permis d’identifier différents bugs et de les corriger. Les problèmes qu’ont remontés les élèves étaient des soucis de notifications intempestives, des ajustements à effectuer au niveau des caches, ainsi que des problèmes de crash au début, surtout sur la version iOS. La bêta a permis de résoudre ces problèmes et d’améliorer la stabilité de l’app.

Quels sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontés dans la phase d’étude et pendant le développement de MyEfrei ?

Une partie du développement ayant été externalisée, nous avons forcément moins de flexibilité par rapport à un projet dont le développement aurait été géré entièrement en interne. De plus, un protocole d’échange est nécessaire ce qui nécessite plus de temps. Par exemple, lorsqu’un bug est relevé par des étudiants, il faut le temps que les élèves remontent le problème au service informatique. Nous pouvons ensuite créer un ticket qui sera transmis au support de AppScho qui doit ensuite le traiter, puis déployer le correctif, etc. Cela peut donc prendre un temps nécessaire.

À quoi sert la partie messagerie ?

La partie messagerie permet d’envoyer des notifications push directement sur le téléphone des étudiants. Cela permet à l’administration de contacter les élèves rapidement et facilement. Nous pourrions l’utiliser en cas de nécessité, par exemple s’il y a une annulation de cours à la dernière minute pour notifier rapidement l’utilisateur. Bien évidement, l’école s’engage à ne pas l’utiliser de manière abusive.

Un exemple de notification émise par l’application myEfrei

Comment s’est déroulé le développement de myEfrei et quel est son fonctionnement ?

En ce qui concerne le développement de l’application : AppScho s’est occupé de la partie front-end. Il s’agit là de l’interface client tel que l’affichage des menus, la mise en page et le rendu des données dans l’application à partir des données transmises par l’école.

Efrei Paris a développé la partie back-end : les données des élèves sont stockées sur les serveurs de l’école. L’école a donc mis à disposition une API REST (API qui utilise des requêtes HTTP) pour pouvoir communiquer les données aux serveurs de AppScho. Elles sont ensuite directement transmises sur le terminal de l’élève.

Le travail important pour l’école a été d’établir une standardisation commune pour l’échange des données entre les systèmes informatiques d’Efrei Paris et d’AppScho. Pour que le système fonctionne correctement, les variables qui contiennent les notes par exemple devaient avoir le même nom et devait contenir les mêmes valeurs, les mêmes caractéristiques.

Notification de mise à jour sur l’application myEfrei

De plus le portail de connexion de l’application a aussi été développé par l’école. C’est le même système qui permet l’accès à myEfrei web (il fonctionne avec le protocole OAuth2). Cela permet de structurer les différents accès pour les utilisateurs et services afin de garantir qu’ils ne puissent avoir accès qu’aux informations les concernant.

En ce qui concerne le fonctionnement de l’application, on peut l’expliquer simplement.

Quand l’utilisateur actualise les données de l’application, son téléphone contacte les serveurs AppScho. Ces derniers envoient ensuite une requête aux serveurs d’Efrei Paris. Une fois que les données sont réceptionnées par les serveurs d’AppScho, elles sont transformées afin de permettre leur affichage sur le téléphone de l’élève, et sont transmises à l’application mobile qui les affiche. L’intérêt de ce fonctionnement est que aucune donnée personnelle des étudiants ne persiste sur les serveurs du prestataire.

Pourquoi certaines fonctionnalités tel que Moodle ou la PAVE ne sont pas disponibles dans l’application ?

Nous avons choisi une application standard, cela implique que l’application ne puisse pas disposer de toutes les fonctionnalités de la version web de myEfrei. En effet AppScho propose ses prestations à plusieurs écoles. Ce prestataire fournit des services essentiels et standardisés qui sont communs à toutes les écoles (tel que les notes, emploi du temps, absences…). Ainsi cette application n’a pas vocation à répondre à des demandes spécifiques telles que Moodle, la PAVE…

Screenshot de l’application sur iOS

Quels sont vos objectifs pour la suite de myEfrei ?

Nos objectifs pour la suite sont de proposer (à une échéance encore non définie) une application possédant des fonctionnalités spécifiques à Efrei Paris. C’est-à-dire, plus avancée en termes de fonctionnalités et plus proche de la version web de myEfrei.

Une nouvelle version de myEfrei Web sortira par ailleurs très prochainement. Elle consiste notamment en un changement du Framework utilisé, passant d’AngularJS à React. À la sortie de cette mise à jour, la structure du site web sera en React mais la majeure partie des fonctionnalités internes seront encore en AngularJS. Nous allons transformer le site web entièrement en React au fil du temps.

Dans la mesure où ces nouveaux outils permettent de décliner des versions web et mobile (React Native), nous n’excluons pas que la future app soit développée avec cette technologie.

React Native est un Framework qui permet de développer l’application en JavaScript. Lors de la compilation, le code est transformé en langage natif pour les OS mobiles Android et iOS.

Ainsi cette future version proposerait une intégration de toutes les fonctionnalités de myEfrei Web. Une intégration de Moodle est aussi fort probable.

Nous remercions l’équipe de la DSI de l’Efrei pour cette interview.

Et l’avis des étudiants sur myEfrei dans tout ça ?

À l’issue de cette rencontre avec la DSI, nous avons demandé vos retours sur l’application et voici ce que vous nous avez dit. Vos retours sur l’application sont plutôt positifs dans l’ensemble. Vous lui avez fait quelques reproches cependant. Par exemple, l’impossibilité d’avoir une vue par jour sur le calendrier qui propose une vue par semaine. Vous avez noté le manque de fonctionnalités présentes par rapport à la version web de myEfrei. Ces deux choses pourront être présentes seulement à partir de la nouvelle version.

Beaucoup d’entre vous déplorent la non-intégration de Moodle dans l’application. Quelques bugs ont aussi été remontés sur la version Android avec des déconnexions intempestives de l’application au démarrage qui oblige à ré-accepter les CGU avant de se connecter. Ces différents commentaires ont été remontés à la DSI de l’Efrei. Ils sont en cours de résolution.

Capture d’écran illustrant le bug de déconnexion intempestif

En attendant, nous espérons que cette application vous sera utile au quotidien à l’Efrei et remplira pleinement vos attentes.

Le Grand Discours 2019 : 16 finalistes

Le Grand Discours 2019 : 16 finalistes

Jeudi 13 juin, un peu avant 14h, le grand amphi se remplissait de tous les côtés. Quelques jours auparavant, l’ensemble de la promotion L2 reçoit un mail de Jean Soma : « Naturellement, vous devez être tous présents pour le Grand Discours 2019 » . C’était suffisant pour que presque 326 L2 aillent à ce rendez-vous, accompagnés d’un jury de cinq entreprises.

Le jury des entreprises

Cela fait trois générations que l’événement se répète. Beaucoup n’ont malheureusement pas pu faire cet exercice jusqu’au bout qui, dit-on, « prépare aux prises de parole qui ponctueront [notre] quotidien de cadre » . Ils ont quand même eu cette chance d’avoir à rédiger un discours de 5500 caractères qui dure 5 minutes « maximum » , tout ça la veille de la deadline car c’est la saison des partiels.

Un double prix pour les finalistes

Les gagnants et gagnantes sont néanmoins repartis avec de précieuses opportunités professionnelles. Non seulement ils pourront se vanter d’avoir gagné ce prix sur leurs profils Linkedin, mais ils pourront aussi étendre leurs réseaux en allant visiter les locaux des entreprises partenaires.

Ainsi, de la première du podium aux coups de cœur, les grands gagnants se verront infiltrer Doctolib, Fnac-Darty, la Société Générale, Agap 2 et enfin Devoteam.

Les coups de cœur

Ce sont Valentin Migdal, glorifiant un retour à la jeunesse, et Victor Taillieu et son éloge de l’échec qui partiront chez Devoteam et Agap 2 en tant que coups de cœur du jury.

Valentin nous partage cette vision positive qu’il a retrouvée dans son âme d’enfant. Il insiste : nous avons tous et toutes cette jeunesse qui sommeille en nous, que nous pouvons retrouver sous les gravats de la maturité.

L’adulte est quelqu’un qui a délaissé ses jouets et son esprit créatif. […] Quelqu’un qui aime se remémorer des souvenirs du passé, des souvenirs de son enfance. Mais, pourquoi a-t-il décidé d’être adulte si c’est pour constamment prendre cet air mélancolique ? Qu’a-t-il fait de cette âme d’enfant qui sommeillait en lui ?

Victor nous délivre tel un chef d’orchestre sa vision de l’échec. Il se veut être dans la peau de l’auteur d’un livre de bien-être. Relativisons nos déboires, ainsi nous pourrons envisager d’en tirer une leçon. C’est, selon lui, un mal à vivre pour obtenir la plus belle des réussites : celle que l’on mérite.

Certes, les succès sont agréables, mais ils sont beaucoup moins riches d’enseignement que les échecs. Ainsi, on ne perd jamais : soit on gagne, soit on apprend.

Le récit d’une vie prend la troisième place

S’en suit Louis Petit, programmé pour rendre visite à la salle des marchés de la Société Générale grâce à son récit poignant et teinté d’humour sur son combat de personne à mobilité réduite. De simples installations qui pourraient, de manière altruiste, permettre à chacun et chacune d’aller n’importe-où.

À vécu le temps où les personnes différentes étaient mises à l’écart. Aujourd’hui, nous sommes tous égaux en droits, et nous pouvons donc avoir les mêmes ambitions que les personnes valides.

Deux impressionnants discours en seconde position

En deuxième place, nous retrouvons deux personnes qui ont convaincu le public tant leurs discours étaient parlants. À commencer par Nylda Dadjio Djuka, nous ayant sensibilisé sur l’importance de la prise en charge des femmes victimes de violences sexistes. Un tableau réaliste de la condition féminine, qui, faute de moyens, peut difficilement s’en sortir lors de situations dangereuses.

Aujourd’hui, les femmes ne sont à l’abri nulle-part. Alors il faut éduquer, sensibiliser, interpeller. Certes, des dispositifs de prise en charge existent, mais les connaissez-vous ?

Nous retrouvons Daniil Rosso accompagnant Nylda à la deuxième place, qui nous fait l’éloge du patriotisme français. Sa nation dont il n’a pas honte d’en exprimer l’amour, et qui déplore celles et ceux n’ayant pas de reconnaissance pour leur patrie.

Rendez-lui sa fierté. Montrez à tous que l’amour est plus fort que la haine, et proclamez sans aucune honte : « Oui, je suis français, et non pour rien au monde je ne cesserai de l’être ». Vive la France !

Les deux pourront ainsi se rendre au site de Fnac Logistique à Massy.

La grande gagnante et son message flamboyant

Vient enfin Chloé Carayon, en tant que défenseur de la prise de parole des femmes sur les réseaux sociaux. Un discours honnête, qui nous illumine sur la condition actuelle de l’inégalité entre hommes et femmes et du meilleur moyen dont nous bénéficions aujourd’hui pour combattre ces injustices : internet.

Ainsi, Chloé passera une demi journée au sein de Doctolib, mais ne compte pas s’arrêter là. En compagnie de Nylda qui l’a soutenue jusqu’au bout, elles aimeraient continuer leurs combats en allant dans des écoles et des entreprises afin que leurs messages soient entendus par le plus grand nombre.

Aujourd’hui, à l’heure du numérique, à l’heure où des mouvements comme #MeToo ou #BalanceTonPorc ont vu le jour, internet permet de lever le voile sur de nombreux tabous. La roue change de camp, n’en déplaise à certains. […] Vous et moi, la plupart du temps nous sommes absents lors de violences faites aux femmes. Mais nous pouvons nous engager avec force du côté des victimes sur les réseaux sociaux.

Les autres finalistes et leur incroyable parcours

Les dix autres finalistes ont eu la sacré chance de pouvoir transmettre leurs messages à toute la promo. Ils ont pu mettre en valeurs leurs talents d’orateurs et d’oratrices le temps de 5 minutes, pour nous partager leurs visions des choses. Il s’agit de

  • Émile Benveniste, pour un plus grand soutien des projets de conquête spatiale
  • Antonin Boulnois, pour le sport comme moyen de réussir dans la vie
  • Hugo Butery, pour que les ingénieurs prennent conscience de leur rôle dans l’urgence climatique
  • Nicolas Cardoso, pour la préservation des forêts et sur l’importance des arbres
  • Josia Douniama Okana, pour un meilleur accompagnement des personnes surdouées
  • Guilhem Fourcaud, pour reconnaître l’hypocrisie comme une chose positive
  • Déborah Guénoun, sur son éloge des amitiés en ligne
  • Thomas Guillaume, pour des algorithmes qui soient conçus autour de l’éthique
  • Alexis Lebrun, sur l’ennui comme atout pour la productivité
  • Benjamin Mousseaux, contre le plastique que l’on retrouve trop souvent dans nos océans
Les finalistes devant la scène

Les finalistes du Grand Discours

DuoDay : La visite du Ministère des Armées de Louis Petit

DuoDay : La visite du Ministère des Armées de Louis Petit

16 mai 2019, l’Efrei participe à son premier DuoDay. L’école reçoit Moussa Tambadou — sportif de haut niveau et atteint d’hémiplégie du côté droit — et Louis Petit, atteint d’amyotrophie spinale, est reçu par le Ministère des Armées. Finaliste du Grand Discours de 2019, Louis nous raconte sa chance d’avoir pu vivre cette expérience atypique.

Logo DuoDay

Trois semaines avant la date butoir, Mme. Fitoussi propose à Louis Petit de rentrer dans des institutions gouvernementales pour la 4ème édition du DuoDay, organisé par le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées.

« J’avais le choix entre tous les Ministères, et j’ai choisi celui des Armées car c’est la classe quand même. J’ai toujours aimé les métiers autour de l’armée, et je pensais pas que des personnes handicapées pouvaient bosser dedans. »

Louis au milieu de deux personnes

Une journée chargée

L’excursion devait commencer jeudi à 8h. Une fois l’accord donné pour aller au Ministère des Armées, c’est son chauffeur qui l’a emmené sur place.

« Je te parle pas du trajet, c’était l’anarchie. On devait arriver à 8h mais on s’est retrouvés à 10h là-bas. Impossible de trouver l’entrée, personne savait où c’était. Quand je suis arrivé j’ai été pris en charge par la personne qui s’occuperait de moi et la journée a démarré. »

Il n’était pas seul pour le DuoDay. Deux autres personnes étaient aussi conviées au Ministère, et ont suivi un chemin différent. Il a pu discuter avec de nombreux professionnels, dont un général, un militaire haut gradé et un ingénieur dans le domaine de la propriété intellectuelle.

« On nous a présenté une innovation technologique française, des lunettes à réalité augmentée affichant plein d’informations dont les militaires peuvent avoir besoin. »

Ensemble, ils sont partis manger à midi avec des hauts fonctionnaires. Ils étaient huit à table, pour huit serveurs.

« C’était du niveau d’un restaurant gastronomique, avec des ravioles aux champignons faites maison. À tomber par terre. »

Une dernière discussion avec les militaires puis c’était reparti pour une seconde présentation. Réalisé par un laboratoire affilié au Ministère, l’outil se présentait sous la forme d’une base de données regroupant tous les chiffres importants pour l’armée. 

« On parle de chiffres sur la consommation électrique civile jusqu’au dépenses militaires pour des parties de bowling ! »

Présentation d'un site sur la journée de citoyenneté

Un billet pour la Vivatech

En fin de journée, ils sont partis au salon Vivatech porte de Versailles, pour la session des professionnels. Ils ont notamment pu voir les stands du Ministère des Armées et celui de la DGSE. 

« J’ai même pu échanger avec leur directeur technique (celui de la DGSE, ndlr). Il m’a parlé de sa structure, vite fait car ça reste secret et j’en ai profité pour me présenter. »

En pleine discussion, une personne mystérieuse est arrivée de nulle part.

« Il a accueilli la Ministre des Armées, et ne portait carrément pas de badge. Je sais pas qui c’est, mais c’est quelqu’un d’important, ça c’est sûr. »

Louis et la personne mystère

Louis avec l’homme mystérieux et la femme qui l’a accompagné pour la journée

Une expérience à (re)vivre

Le DuoDay est organisé tous les ans pendant le printemps. C’est l’occasion pour toutes les personnes touchées par un handicap physique ou mental de découvrir un monde qui est difficile d’accès. 

« C’était vraiment une belle journée. Je la referai l’année prochaine s’il le faut, peut-être dans un autre ministère. Mais bon, vu le travail qu’on a en L3 je vais quand même y réfléchir ! »

C’est avant tout une expérience gagnant-gagnant. Selon lui, l’école gagne en crédibilité et il pourra ainsi accéder plus facilement à des instances gouvernementales.

« Je pense que ça a apporté une certaine cote à l’Efrei. Vu que c’est la seule école à accueillir et envoyer quelqu’un, ça leur fait une sacré pub. Moi ça me fait découvrir l’univers d’un haut Ministère. J’ai donc pu ouvrir certaines voies de partenariat, j’imagine. »

Si Louis ne pourra sûrement jamais être militaire en tant que tel, être ingénieur dans l’armée lui est tout à fait possible. Grâce à cette expérience, il a pu développer son réseau et ses possibilités.

« Ça m’a apporté des nouvelles relations, des opportunités, une nouvelle vision des choses. Franchement, je conseille à tout le monde de devenir handicapé pour participer à cette journée ! Si je ne vais pas forcément travailler là-bas, je vais sûrement y faire un stage ! »

Nous sommes allés voir Moussa Tambadou pour le DuoDay

Nous sommes allés voir Moussa Tambadou pour le DuoDay

16 mai 2019, l’Efrei participe à son premier DuoDay. L’école reçoit Moussa Tambadou — sportif de haut niveau et atteint d’hémiplégie du côté droit — et Louis Petit, atteint d’amyotrophie spinale, est reçu par le Ministère des Armées. Personne très franche, Moussa a accepté de nous faire de la place dans son agenda organisé avec M. Meunier. Pour l’occasion, nous nous sommes extirpés d’un projet web pour partir à sa rencontre.

Moussa Tambadou

C’est dans le monde du sport que Moussa Tambadou s’est retrouvé. Rugby, cheval, haltérophilie… Le sportif a baigné dedans dès son plus jeune âge, et a toujours voulu poursuivre cette passion.

« De base je voulais faire du sport dans ma vie. Pas forcément du championnat, mais vu que j’étais bon en sport et que j’en faisais souvent, je n’allais pas m’arrêter juste pour mes études. »

C’est alors qu’à 16 ans, on l’oblige à courir.

« On m’a forcé à faire de l’athlétisme ! Je voulais pas courir de base, mais on m’a dit ‘tu seras bon‘ donc j’ai commencé ma carrière avec ça. Puis je me suis mis à voyager un peu partout, et ma vocation est née. »

Le début d’une carrière

Au début, il voyageait un peu partout en France. Il faisait des stages dans des écoles. Puis pour son premier championnat d’Europe, il est parti aux Pays-Bas. Depuis, il enchaîne les compétitions. Ses journées, il les passe aujourd’hui à jongler entre entraînements et petit boulots.

« Moi dans ma vie je fais du sport mais aussi un peu de Uber le soir. Pas de Uber Eats hein, ceux-là ils veulent nous tuer *rires*. Les gens roulent comme des fous, normal qu’après les pizzas soient retournées ! »

Grand rêveur, la routine de Moussa débute l’après-midi et se termine la nuit. 

« La journée, je m’entraîne de 16h à 18h30 et vers 21h30 je commence Uber jusqu’à 3h en semaine et jusqu’à 6-7h à partir de jeudi. Les étudiants sortent le soir, y’a plus de demande. C’est surtout eux que je ramasse à ces heures-là. C’est aussi eux qui vomissent dans ma voiture et que je déteste le plus *rires* »

Moussa, un homme simple

Moussa Tambadou interviewé

« Si j’ai un rituel avant l’entraînement ? » La photographe rétorque : « Tu sais, le petit geste que certains font avant de courir. Y’avait un sauteur français qui faisait ça, un petit geste comme ça avant de courir ». Il répond, « Non, non, je reste dans la simplicité. Je vois de qui tu parles, mais c’est pas mon truc. Simple, simple, simple. Le plus simple possible, le mieux c’est. »

Moussa se veut sobre. Lors de ses compétitions, pas de temps pour les extravagances. Il le dit lui-même, il n’aime pas la clape. La simplicité est maîtresse dans son esprit, c’est comme ça qu’il garde sa concentration et réussit ses sprints.

« Ma prochaine compétition sera le championnat du monde. Il aura lieu à Dubai. Bon, je suis pas très fan de là-bas, c’est très faux. En plus il fait trop chaud, la nuit il fait 35 degrés ! »

Un mot pour les personnes handicapées

C’est le premier DuoDay pour lui et pour l’école. L’occasion de sortir les pâtisseries et le grand jeu. Pour lui, l’école est bien même s’il ne serait pas venu ici s’il l’avait connue avant. Sa vocation était toute tracée : le sport. C’est d’ailleurs ce qu’il conseille à tous et à toutes pour garder la tête sur les épaules.

« Même si Louis (l’élève parti au Ministère des Armées pour le DuoDay qu’il n’a malheureusement pas pu rencontrer, ndlr) ne peut pas énormément bouger, je lui conseille de faire du sport. Aujourd’hui, tout est adapté, y’a des gens qui peuvent même pas bouger et qui arrivent à faire n’importe-quoi !

Depuis la volonté d’adapter les équipements aux personnes handicapées, le sport s’est lui aussi adapté. C’est ce qu’on appelle les handisports, et la liste est de plus en plus longue.

Je connais quelqu’un, paralysé de la tête au pieds, qui peut même pas dire bonjour ni rien. Mais il a le permis et une voiture adaptée et avec ça il arrive à se débrouiller. Y’a aussi quelqu’un un peu pareil qui fait de la boccia (similaire à la pétanque pour les personnes en fauteuil, ndlr). On peut faire du sport, même si on est paralysé ! »

Pour lui, tout le monde devrait faire du sport. Qu’il soit compétitif ou non,  c’est la meilleure des choses. Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas en faire son métier ! De toute manière, on peut s’arrêter à tout moment.

« Oh, dans 10-15 ans je serai plus là ! Tu sais, j’ai 26 ans, et vers 30 ans c’est là où on s’arrête. Pour l’instant, je vais à Tokyo pour les JO de 2020, après je vais voir selon mes sponsors et mon business. Si j’arrive à m’en sortir financièrement, je m’arrêterai là-bas. »

Tambadou Moussa

Tambadou Moussa, photo prise par Florent Pervill pour handisport.org