Les bienfaits d’une activité sportive chez l’étudiant

Les bienfaits d’une activité sportive chez l’étudiant

La pratique d’une activité sportive pour un adulte et encore plus pour un étudiant est essentielle à un style de vie équilibré tant bien au point de vue physique que mental. Nous allons ainsi évoquer quelques bienfaits d’une activité physique chez l’étudiant.

Nota bene : cet article a été présenté dans le projet du numéro santé 2020. Vous pouvez consulter l’intégralité du numéro à ce lien.

Le sport comme loisir mais également comme maintien d’une bonne hygiène de vie

Le passage du lycée à la vie étudiante peut être compliqué à gérer pour bon nombre d’étudiants tant le nombre de changements dans les responsabilités grandit de plus en plus.

Le sport étudiant pratiqué comme un loisir pour certains d’entre eux ou en compétition pour d’autres, reste pour la plupart un moyen de s’amuser et ainsi de s’échapper pendant quelque temps de la réalité. L’activité physique permet de lutter contre le stress et l’anxiété que les étudiants subissent au quotidien avec leurs études mais aussi contre les maladies notamment cardiovasculaires.

La mise en place d’associations sportives étudiantes comme le Bureau des Sports (BDS) à l’EFREI, Hock’Efrei mais encore Efrei Sport Climbing et bien d’autres permet à ces étudiants de découvrir de nouveaux sports et activités de façon plus accessible et partager des moments forts avec ses camarades étudiants également.

Illustration : Hock’efrei

Il est également bon pour l’étudiant de faire du sport dans la mesure où le dépassement de soi et l’intégration sociale, quel que soit le type de sport pratiqué, sont des valeurs qui seront importantes dans sa future vie professionnelle.

Avoir une activité physique lutte contre la sédentarité et bienfaits sur l’appareil cardiovasculaire

Les médecins de par les différentes études réalisées sur la dépense énergétique conseillent une activité physique régulière de 30 minutes minimum de marche par jour au moins 5 fois par semaine.

Cette recommandation veut contrer la tendance actuelle de la société qui voit une augmentation du pourcentage de la population se sédentarisant.

Au fur et à mesure que les nouvelles technologies se développent, on observe que les nouvelles générations se déplacent de moins en moins et adoptent de nombreux comportements physiquement passifs : travail sur l’ordinateur, jouer aux jeux vidéo, regarder la télévision et se balader sur les réseaux sociaux.

Le temps passé devant les écrans devient désormais très important dans la journée et la vie des jeunes adultes. C’est pour cela que l’activité physique est un bon moyen de contrer ces habitudes qui tendent à se transformer en addiction chez certains étudiants.

Illustration : Mohamed Hassan

Au niveau physique, le sport permet entre autres de faire travailler le métabolisme avec ses muscles (volume, force, puissance…), permet de prévenir certaines dégénérescences cellulaires et tissulaires et augmente les capacités cardiaques et respiratoire de l’adulte ce qui, à long terme, entraîne une augmentation de l’espérance de vie du sportif.

En conclusion, bien que l’activité physique semble nécessaire au bien-être physique et mental d’un étudiant et lui permet d’entretenir son organisme en conservant une bonne hygiène de vie, il est néanmoins conseillé d’associer cette activité à une dose de sommeil correcte et une alimentation équilibrée et variée pour bénéficier des avantages de la pratique sportive.

Eliud Kipchoge, premier homme à courir un marathon en moins de 2 heures

Eliud Kipchoge, premier homme à courir un marathon en moins de 2 heures

VIENNE – Samedi 12 octobre, nous avons assisté à un exploit sans précédent dans l’histoire de l’athlétisme mondial. L’athlète kényan Eliud Kipchoge est devenu le premier athlète à franchir la barrière symbolique des 2 heures de course sur la distance d’un marathon (42,195 km) à Vienne.

Retour sur l’histoire de ce projet fou mené par Nike et Ineos.

Le projet Breaking2 de Nike

Kipchoge lors de Breaking2 à Monza, en Italie, le 6 mai 2017
Image : EPA

Nike s’est lancé depuis 2016 dans la quête de ce que l’on pensait alors encore impossible, c’est-à-dire réaliser un marathon en moins de 2 heures (plus de 21 km/h de moyenne).
Pour cela, ils ont décidé de faire appel à 3 marathoniens de très haut niveau pour leur projet nommé Breaking2 : le Kényan Eliud Kipchoge, champion olympique en titre du marathon à Rio (Brésil) en 2016 et champion du monde du 5 000m en 2003 à Paris, le quintuple champion du monde du semi-marathon érythréen, Zersenay Tadese ainsi que l’éthiopien Lelisa Desisa, récent champion du monde du marathon en 2019 à Doha (Qatar) ont ainsi été les 3 fers de lance de cette première tentative.

Eliud Kipchoge bute pour seulement 25 secondes

C’est sur le circuit de Monza en Italie, bien connu pour accueillir le Grand Prix d’Italie de Formule 1 depuis 1950 que ces athlètes ont été réunis pour essayer de se rapprocher le plus près possible des 2 heures de marathon. À cet instant, le record du monde du marathon était de 2 heures 2 minutes et 57 secondes, performance réalisée par Dennis Kimetto en 2014 et marquait la 6ème fois depuis 2003 qu’un record du monde a été battu lors du Marathon de Berlin, ville où le marathon est considéré comme le plus rapide du monde à l’heure actuelle.

« Cela marquerait l’histoire de l’humanité. Il ne s’agit pas de reconnaissance personnelle, mais de marquer l’histoire et de passer le message qu’il n’y a pas de limites pour l’homme. Courir le marathon le plus rapide de l’histoire en 2017 est le moment de ma carrière dont je suis le plus fier. »

Kipchoge lors de l’annonce du 1h59 Challenge.

Les 3 hommes avaient finalement échoué lors de ce premier essai avec une performance phénoménale du Kényan qui réalise le meilleur chrono en 2 heures et 25 secondes, à seulement 25 secondes donc de ce record historique.

« No human is limited »

Communion entre Eliud Kipchoge et le public viennois
Image : L.Foeger / REUTERS

Après cette tentative manquée pour 25 secondes, il a entre-temps amélioré le record du monde du marathon en 2 heures 1 minute et 39 secondes, encore une fois au Marathon de Berlin. Puis, le milliardaire britannique Jim Ratcliffe patron d’Ineos, qui a récemment racheté la superpuissance du cyclisme mondial des mains de la Sky ainsi que l’OGC Nice, a décidé de sponsoriser Eliud Kipchoge pour une seconde tentative en octobre 2019, le 1h59 Challenge.

Ils ont pour cela décidé de rechercher un climat plus adapté à la réalisation de la performance optimale pour dépasser la fameuse barrière des 2 heures et après des rumeurs sur la ville de Londres – un des marathons les plus rapides est couru dans la ville chaque année -, ils ont finalement choisi Vienne pour le 2ème essai de l’athlète kényan de par le tracé comprenant seulement 2m de dénivelé et une température parfaite pour ce record.

C’est donc en ce 12 octobre 2019 que le champion olympique du marathon a achevé un exploit sportif hors du commun en finissant les 42 kilomètres 195 du parcours en 1 heure 59 minutes et 40 secondes devant des dizaines de milliers de spectateurs venus en masse assister à cet accomplissement historique.

« J’espère avoir inspiré beaucoup de monde et avoir montré que l’être humain n’a pas de limites »

a déclaré le désormais premier homme à courir un marathon sous les 2 heures juste après la course.

Record non officialisé par l’IAAF

Eliud Kipchoge, premier homme sous les 2 heures en marathon
Image : L.Foeger / REUTERS

Alors que nous sommes dans une ère où l’humain cherche à dépasser les limites de ce que leurs ancêtres pensaient irréalisables, ce qu’a réalisé Kipchoge et son équipe est la concrétisation d’une ambition colossale dans l’histoire de l’athlétisme bien qu’il faille tout de même remettre en contexte les conditions de cet évènement.

Son temps ne sera pour autant pas homologué du fait qu’il ait bénéficié d’une assistance régulière de lièvres qui se sont relayés tous les 5 kilomètres rémunérés pour l’abriter du vent, lui offrir une aspiration tout au long du parcours et ainsi lui permettre de réaliser son chrono dans les conditions optimales.

Il n’est également pas possible de se faire ravitailler par des cyclistes pendant son effort pour valider son record contrairement aux stands de ravitaillement prévus à cet effet dans n’importe quel autre marathon.
De nombreuses voix se sont aussi élevées sur la présence de la voiture donnant le tempo juste devant eux avec le temps affiché, du fait qu’elle produirait une aspiration en plus aidant l’athlète à fournir moins d’efforts.

Nike, pionnier de l’innovation ou dopage technologique?

La préoccupation majeure des sceptiques reste la chaussure développée par Nike pour la course.
Lors de l’essai de Monza, les marathoniens étaient équipés du modèle ZoomX VaporFly Elite constitué d’une plaque de fibre de carbone, censé rapporter un avantage de 4% sur la performance.

À Vienne, Nike a développé une version revisitée de cette chaussure pour Kipchoge qui s’appellerait l’AlphaFly et offrirait jusque 6% de bénéfice sur l’efficacité et l’économie de la foulée des coureurs grâce à la présence désormais de 3 lames de fibre de carbone tandis que les lièvres bénéficiaient d’une version améliorée de la première, appelée désormais ZoomX VaporFly Next%.

« Avec tout le respect que j’ai pour Kipchoge – qui est clairement le meilleur marathonien de tous les temps – mais quand une marque insère trois plaques de carbone et un coussin entre celles-ci dans une chaussure ce n’est plus normal. C’est un ressort et un avantage évident pour quiconque portant cette chaussure »

Ryan Hall, ex-coureur de semi-marathon, premier américain à faire un semi-marathon en moins d’une heure, à la suite du record réalisé par le Kényan.

L’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme a par ailleurs ouvert une enquête afin de déterminer si les chaussures VaporFly Next% et AlphaFly développées par Nike procurent ou non un avantage déloyal pour les athlètes de la marque par rapport aux autres qui ne possèdent pas ces chaussures.

Il ne faudrait pas cependant réduire la performance du kényan à la simple possession de ces chaussures personnalisées car ce sont avant tout ses caractéristiques physiques et mentales hors du commun – seulement 10 personnes courent un marathon sous les 2 heures et 5 minutes actuellement sur Terre – qui lui ont permis de réaliser ce temps que le commun des mortels n’atteindrait pas, même avec ces fameuses chaussures controversées.

Avec cette prouesse sportive historique, qui restera sûrement longtemps gravée dans les mémoires et annales de l’athlétisme, Kipchoge, INEOS et son équipementier à la virgule ont peut-être écrit en ce 12 octobre 2019, le début d’une nouvelle page de ce sport.
Il ne reste désormais que la confirmation de ce chrono en course officielle.

Nous sommes allés voir Moussa Tambadou pour le DuoDay

Nous sommes allés voir Moussa Tambadou pour le DuoDay

16 mai 2019, l’Efrei participe à son premier DuoDay. L’école reçoit Moussa Tambadou — sportif de haut niveau et atteint d’hémiplégie du côté droit — et Louis Petit, atteint d’amyotrophie spinale, est reçu par le Ministère des Armées. Personne très franche, Moussa a accepté de nous faire de la place dans son agenda organisé avec M. Meunier. Pour l’occasion, nous nous sommes extirpés d’un projet web pour partir à sa rencontre.

Moussa Tambadou

C’est dans le monde du sport que Moussa Tambadou s’est retrouvé. Rugby, cheval, haltérophilie… Le sportif a baigné dedans dès son plus jeune âge, et a toujours voulu poursuivre cette passion.

« De base je voulais faire du sport dans ma vie. Pas forcément du championnat, mais vu que j’étais bon en sport et que j’en faisais souvent, je n’allais pas m’arrêter juste pour mes études. »

C’est alors qu’à 16 ans, on l’oblige à courir.

« On m’a forcé à faire de l’athlétisme ! Je voulais pas courir de base, mais on m’a dit ‘tu seras bon‘ donc j’ai commencé ma carrière avec ça. Puis je me suis mis à voyager un peu partout, et ma vocation est née. »

Le début d’une carrière

Au début, il voyageait un peu partout en France. Il faisait des stages dans des écoles. Puis pour son premier championnat d’Europe, il est parti aux Pays-Bas. Depuis, il enchaîne les compétitions. Ses journées, il les passe aujourd’hui à jongler entre entraînements et petit boulots.

« Moi dans ma vie je fais du sport mais aussi un peu de Uber le soir. Pas de Uber Eats hein, ceux-là ils veulent nous tuer *rires*. Les gens roulent comme des fous, normal qu’après les pizzas soient retournées ! »

Grand rêveur, la routine de Moussa débute l’après-midi et se termine la nuit. 

« La journée, je m’entraîne de 16h à 18h30 et vers 21h30 je commence Uber jusqu’à 3h en semaine et jusqu’à 6-7h à partir de jeudi. Les étudiants sortent le soir, y’a plus de demande. C’est surtout eux que je ramasse à ces heures-là. C’est aussi eux qui vomissent dans ma voiture et que je déteste le plus *rires* »

Moussa, un homme simple

Moussa Tambadou interviewé

« Si j’ai un rituel avant l’entraînement ? » La photographe rétorque : « Tu sais, le petit geste que certains font avant de courir. Y’avait un sauteur français qui faisait ça, un petit geste comme ça avant de courir ». Il répond, « Non, non, je reste dans la simplicité. Je vois de qui tu parles, mais c’est pas mon truc. Simple, simple, simple. Le plus simple possible, le mieux c’est. »

Moussa se veut sobre. Lors de ses compétitions, pas de temps pour les extravagances. Il le dit lui-même, il n’aime pas la clape. La simplicité est maîtresse dans son esprit, c’est comme ça qu’il garde sa concentration et réussit ses sprints.

« Ma prochaine compétition sera le championnat du monde. Il aura lieu à Dubai. Bon, je suis pas très fan de là-bas, c’est très faux. En plus il fait trop chaud, la nuit il fait 35 degrés ! »

Un mot pour les personnes handicapées

C’est le premier DuoDay pour lui et pour l’école. L’occasion de sortir les pâtisseries et le grand jeu. Pour lui, l’école est bien même s’il ne serait pas venu ici s’il l’avait connue avant. Sa vocation était toute tracée : le sport. C’est d’ailleurs ce qu’il conseille à tous et à toutes pour garder la tête sur les épaules.

« Même si Louis (l’élève parti au Ministère des Armées pour le DuoDay qu’il n’a malheureusement pas pu rencontrer, ndlr) ne peut pas énormément bouger, je lui conseille de faire du sport. Aujourd’hui, tout est adapté, y’a des gens qui peuvent même pas bouger et qui arrivent à faire n’importe-quoi !

Depuis la volonté d’adapter les équipements aux personnes handicapées, le sport s’est lui aussi adapté. C’est ce qu’on appelle les handisports, et la liste est de plus en plus longue.

Je connais quelqu’un, paralysé de la tête au pieds, qui peut même pas dire bonjour ni rien. Mais il a le permis et une voiture adaptée et avec ça il arrive à se débrouiller. Y’a aussi quelqu’un un peu pareil qui fait de la boccia (similaire à la pétanque pour les personnes en fauteuil, ndlr). On peut faire du sport, même si on est paralysé ! »

Pour lui, tout le monde devrait faire du sport. Qu’il soit compétitif ou non,  c’est la meilleure des choses. Et tant qu’à faire, pourquoi ne pas en faire son métier ! De toute manière, on peut s’arrêter à tout moment.

« Oh, dans 10-15 ans je serai plus là ! Tu sais, j’ai 26 ans, et vers 30 ans c’est là où on s’arrête. Pour l’instant, je vais à Tokyo pour les JO de 2020, après je vais voir selon mes sponsors et mon business. Si j’arrive à m’en sortir financièrement, je m’arrêterai là-bas. »

Tambadou Moussa

Tambadou Moussa, photo prise par Florent Pervill pour handisport.org