Avant de débuter, il faut savoir que la pratique décrite dans cet article ne représente aucun peuple ni pays ni culture où elle est pratiquée. Les seuls fautifs sont les personnes qui pratiquent ces mutilations. Merci de ne pas faire d’amalgame.
Ce mardi 6 février marque la journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF), une belle occasion pour en parler. Les MGF consistent en une opération des organes génitaux féminins, qui sont partiellement voire totalement blessés ou éliminés dans le processus, le but de cette opération est de réduire la libido féminine. Les exciseurs veulent ainsi assurer que les jeunes filles excisées n’auront pas de rapports sexuels avant le mariage et qu’elles ne commettront pas l’adultère après leurs mariages, il n’y a aucun but thérapeutique.
Il existe 4 types de mutilations génitales féminines :
- Le type 1 aussi appelé la clitoridectomie qui est une excision partielle ou totale du clitoris
- Le type 2 qui est une excision partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres
- Le type 3 qu’on appelle l’infibulation se caractérise par une excision plus étendues où les petites et grandes lèvres sont enlevées et les organes génitaux restants sont cousus ensemble, seul un petit espace est laissé pour laisser passer l’urine et les menstruations. La cicatrice provoquée par l’infibulation devra être ouverte à chaque rapport sexuel et avant l’accouchement, ce qui est très douloureux. Il s’agit de la forme la plus grave de MGF
- Les MGF de type 4 sont toutes les autres procédures qui blessent ou excisent les organes génitaux féminins
Les origines des mutilations génitales féminines
Les mutilations génitales féminines, qu’on peut donc appeler excisions et qui sont plus connues par ce terme, sont apparues bien avant l’apparition du christianisme et de l’Islam, elles ne sont donc pas liées à ces religions. Des fouilles archéologiques ont permis de trouver des traces d’excisions sur des momies en Nubie (Egypte et Soudan), des chercheurs en sciences sociales ont pour théorie que les classes supérieures nubiennes pratiquaient l’excision et que cette pratique s’est répandue aux classes sociales plus basses afin que les filles puissent se marier avec des hommes d’une classe sociale plus hautes.
L’excision est souvent pratiquée sur les jeunes filles de moins de 15 ans ou avant leur puberté. On estime à 200 millions le nombre de femmes ayant aujourd’hui été victimes de mutilation génitale dans le monde et ce sont au moins 4 millions de filles qui sont confrontées au risque de se faire exciser chaque année. En France 120 000 femmes adultes ont subi une excision au milieu des années 2010 et on recensait 62 000 femmes excisées vivant dans l’hexagone au milieu des années 2000. Au moins 530 000 femmes mutilées vivent en Europe, dont 1 sur 2 en France ou au Royaume-Uni.
L’excision est le plus souvent pratiquée en Afrique de l’Ouest, de l’Est, Centrale et en Egypte, en Asie on retrouve cette pratique principalement en Malaisie et en Indonésie. En Amérique elle n’est pas très fréquente, mais les victimes sont moins rares en Colombie et au Brésil.
Les risques et acteurs
Beaucoup de victimes d’excision trouvent la mort suite à des hémorragies qui ne s’arrêtent pas ou à des infections liées au matériel utilisé ou à des problèmes urinaires et/ou menstruels. Les femmes qui survivent ont souvent des complications lors de l’accouchement : saignements excessifs, déchirure du périnée ou encore des fistules obstétricales qui sont parmi les lésions les plus graves, dangereuses et risquées pouvant survenir lors d’un accouchement. Ces facteurs augmentent le risque de décès chez les nouveaux nés.
Il faut aussi savoir que les organes touchés par l’excision sont des zones innervées (remplies de nerfs) comme les testicules pour les hommes, cela a pour conséquence d’octroyer des douleurs intenses aux victimes, douleurs qui restent parfois toute la vie.
En Afrique de l’Ouest, les MGF sont souvent pratiquées par des femmes âgées ou par les femmes qui font accoucher leurs pairs dans leurs villages. Le Dr Mohamed Farid nous dit : “En Egypte, par exemple, 75 % des excisions ont été pratiquées par des professionnels de la santé en 2015, contre 24 % en 1951.”
De manière plus générale, l’excision peut être pratiquée par qui sait manier un objet tranchant : barbier, accoucheur traditionnel, sage-femme, infirmier, médecin, il arrive même que des herboristes se mettent à la tâche.
26 des 31 pays où les MGF sont les plus pratiquées ont déjà pris des mesures contre celles-ci, ces dites mesures ne sont probablement pas les plus efficaces, mais des actions sont prises. Cependant elles peuvent avoir pour conséquence de rendre ces pratiques encore plus clandestines qu’elles ne le sont déjà et donc : plus risquées
Les mesures juridiques permettent la condamnation des pratiquants et la protection judiciaire des victimes, mais ce dont les populations ont besoin sont des actions sociétales comme des campagnes de sensibilisation et d’information car beaucoup ne connaissent pas les risques et certains ne savent pas que ce genre de pratiques sont effectuées autour d’eux.
De notre côté, la meilleure chose à faire est de ne pas rester silencieux et d’être vigilants, la vigilance doit toucher tout le monde car même si la probabilité reste faible ici en France, il se peut que l’on ait un enfant risquant de se faire exciser dans notre entourage.
Pour plus de renseignements concernant l’excision, l’association excision parlons en a mis en ligne une grande quantité d’informations sur son site.
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