16 mai 2019, l’Efrei participe à son premier DuoDay. L’école reçoit Moussa Tambadou — sportif de haut niveau et atteint d’hémiplégie du côté droit — et Louis Petit, atteint d’amyotrophie spinale, est reçu par le Ministère des Armées. Finaliste du Grand Discours de 2019, Louis nous raconte sa chance d’avoir pu vivre cette expérience atypique.
Trois semaines avant la date butoir, Mme. Fitoussi propose à Louis Petit de rentrer dans des institutions gouvernementales pour la 4ème édition du DuoDay, organisé par le secrétariat d’État chargé des personnes handicapées.
« J’avais le choix entre tous les Ministères, et j’ai choisi celui des Armées car c’est la classe quand même. J’ai toujours aimé les métiers autour de l’armée, et je pensais pas que des personnes handicapées pouvaient bosser dedans. »
Une journée chargée
L’excursion devait commencer jeudi à 8h. Une fois l’accord donné pour aller au Ministère des Armées, c’est son chauffeur qui l’a emmené sur place.
« Je te parle pas du trajet, c’était l’anarchie. On devait arriver à 8h mais on s’est retrouvés à 10h là-bas. Impossible de trouver l’entrée, personne savait où c’était. Quand je suis arrivé j’ai été pris en charge par la personne qui s’occuperait de moi et la journée a démarré. »
Il n’était pas seul pour le DuoDay. Deux autres personnes étaient aussi conviées au Ministère, et ont suivi un chemin différent. Il a pu discuter avec de nombreux professionnels, dont un général, un militaire haut gradé et un ingénieur dans le domaine de la propriété intellectuelle.
« On nous a présenté une innovation technologique française, des lunettes à réalité augmentée affichant plein d’informations dont les militaires peuvent avoir besoin. »
Ensemble, ils sont partis manger à midi avec des hauts fonctionnaires. Ils étaient huit à table, pour huit serveurs.
« C’était du niveau d’un restaurant gastronomique, avec des ravioles aux champignons faites maison. À tomber par terre. »
Une dernière discussion avec les militaires puis c’était reparti pour une seconde présentation. Réalisé par un laboratoire affilié au Ministère, l’outil se présentait sous la forme d’une base de données regroupant tous les chiffres importants pour l’armée.
« On parle de chiffres sur la consommation électrique civile jusqu’au dépenses militaires pour des parties de bowling ! »
Un billet pour la Vivatech
En fin de journée, ils sont partis au salon Vivatech porte de Versailles, pour la session des professionnels. Ils ont notamment pu voir les stands du Ministère des Armées et celui de la DGSE.
« J’ai même pu échanger avec leur directeur technique (celui de la DGSE, ndlr). Il m’a parlé de sa structure, vite fait car ça reste secret et j’en ai profité pour me présenter. »
En pleine discussion, une personne mystérieuse est arrivée de nulle part.
« Il a accueilli la Ministre des Armées, et ne portait carrément pas de badge. Je sais pas qui c’est, mais c’est quelqu’un d’important, ça c’est sûr. »
Une expérience à (re)vivre
Le DuoDay est organisé tous les ans pendant le printemps. C’est l’occasion pour toutes les personnes touchées par un handicap physique ou mental de découvrir un monde qui est difficile d’accès.
« C’était vraiment une belle journée. Je la referai l’année prochaine s’il le faut, peut-être dans un autre ministère. Mais bon, vu le travail qu’on a en L3 je vais quand même y réfléchir ! »
C’est avant tout une expérience gagnant-gagnant. Selon lui, l’école gagne en crédibilité et il pourra ainsi accéder plus facilement à des instances gouvernementales.
« Je pense que ça a apporté une certaine cote à l’Efrei. Vu que c’est la seule école à accueillir et envoyer quelqu’un, ça leur fait une sacré pub. Moi ça me fait découvrir l’univers d’un haut Ministère. J’ai donc pu ouvrir certaines voies de partenariat, j’imagine. »
Si Louis ne pourra sûrement jamais être militaire en tant que tel, être ingénieur dans l’armée lui est tout à fait possible. Grâce à cette expérience, il a pu développer son réseau et ses possibilités.
« Ça m’a apporté des nouvelles relations, des opportunités, une nouvelle vision des choses. Franchement, je conseille à tout le monde de devenir handicapé pour participer à cette journée ! Si je ne vais pas forcément travailler là-bas, je vais sûrement y faire un stage ! »
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