Odyssée est la liste BDE ayant remporté la campagne de 2019-2020. L’équipe, portée par son président Yoann Roisneau que nous avons pu interviewer, vit aujourd’hui ses derniers jours. Il a accepté de s’entretenir avec nous pour raconter sa fin de mandat. Un mandat qui, il nous l’accorde, n’aura pas été facilité par les circonstances.
Enregistré trois jours avant le lancement de la campagne BDE 2020, notre interview avec Yoann Roisneau coulait de source après avoir écrit sur les 4 listes candidates de cette année. De son côté, l’équipe d’Odyssée organise la campagne (maintien des règles, gestion de l’équité, animation du débat) jusqu’à aujourd’hui encore, pour la passation.
Yoann, à la tête du BDE Odyssée, a mal choisi son année pour briller. L’année scolaire 2019-2020 était semée d’embûches pour une liste qui voulait simplement faire profiter les efreiens et efreiennes. Mouvements sociaux, grèves RATP, coronavirus, voyage à l’étranger, travaux, politique… Cette année n’a pas été la plus simple pour l’équipe, mais la volonté était là.
2019-2020, l’année maudite pour Odyssée ?
En 2019, Abel et Martin du BDE Overlord ont décidé de se raser le crâne. Leur objectif était de vendre un maximum de places du spectacle culturel. Cette année, ce même spectacle en est au point mort, en raison du confinement. L’imprévu, cette « carte toujours en jeu » selon Yoann, a eu raison d’une équipe pourtant motivée.
Si tout s’était bien passé, Jean (Vice-président) et moi devions nous raser le crâne pour vendre les places. On se serait prêtés au jeu, mais du coup… non. Personnellement, ça m’arrange, mais c’est beaucoup plus déprimant qu’on soit en confinement.
Yoann Roisneau, président du BDE Odyssée 2019-2020
Outre le spectacle culturel, soutenu par le BDE, l’équipe a dû annuler beaucoup d’autres projets. À commencer par 3 PODs qui devaient avoir lieu sur l’année. Le premier, celui du retour des L3, a été décalé pour laisser place à celui de la Semaine Des Assos. Il a ensuite été décalé à nouveau, jusqu’à ce qu’il soit annulé.
Les PODs de fin de mandat et de résultat de campagne ont eux aussi été annulés en raison du confinement. Pour la fin de mandat, c’est un petit-déjeuner « de luxe » qui a été supprimé, ainsi que de nombreuses autres activités. Au niveau associatif, c’est aussi le séminaire de rencontre des représentant.e.s d’assos qui a été décalé.
En contrepartie, ce sont quelques événements qui ont été maintenus. On peut citer la participation à l’organisation de la Journée des Droits des Femmes du BDE, pour qui ReName avait sorti un numéro spécial. Même chose pour la Journée Contre le Harcèlement Scolaire, qui sera renouvelée l’année prochaine aux alentours du 7 novembre.
Les difficultés du mandat d’Odyssée
Yoann a demandé à étudier en Israël, à une époque où il ne savait pas qu’il allait être élu. Il lui fallait 2 points de GPA pour partir, et contre ses attentes, il a réussi à avoir ce score. De ce fait, il a géré l’équipe pendant 3 mois à distance ; chose assez compliquée en étant président du BDE.
Tout le monde travaillait de son côté. Zoé a organisé la journée de Noël, Clémence la gestion interne du BDE… Ils ont très bien fait leur travail et j’en suis fier, mais mon absence a un peu plombé cette période
Yoann, à propos de son voyage en Israël
Outre le confinement, les grèves ont beaucoup impacté le mandat. Organiser des événements quand il n’y avait personne sur le campus était compliqué à gérer. C’est aussi ce même campus qui est en travaux depuis le début de l’année pour y faire le nouveau Fablab.
Les règles de l’administration ont été durcies. De ce fait, les PODs sont beaucoup plus surveillés. « Ce n’est pas une mauvaise chose, mais on est les premiers à subir ce durcissement du règlement » nous confesse-t-il.
En échange Odyssée a « laissé la trésorerie comme jamais auparavant » . Un moyen pour le prochain BDE de donner les bouchées doubles et organiser largement plus d’événements.
Et bien-sûr, il y a eu du bon pour ce mandat. « J’ai eu une équipe formidable avec qui on a eu de très beaux projets. Par exemple, la soirée d’intégration et le Forum Associatif » . Même si Yoann n’était pas présent tout au long de l’année, il a vu quelques événements comme celui-ci s’organiser de toutes pièces par son équipe. « Le pôle associatif a organisé ça de A à Z, et ils ont fait un travail monumental » s’exclame Yoann.
Une redynamisation de la vie associative promise par Odyssée
Pour ce qui est de la vie associative, Yoann qui avait promis une « redynamisation » s’en voit assez déçu. « C’était une des années les plus catastrophiques, il y a eu presque aucun événement associatif. Iweek malheureusement a annulé ses activités à cause du timing. Pas de voyage non plus pour le Bureau Des Sports (BDS) » .
Je pense sincèrement qu’on n’a pas réussi sur ce point-là, je suis assez déçu de moi-même et des circonstances… J’ai assez de mal à voir ce qu’on a fait de bien cette année, car beaucoup de facteurs sont venus plomber notre moral
Yoann, sur la vie associative durant son mandat
Il nous accorde que certaines associations ont fait bonne figure. « On a eu beaucoup de nouvelles associations, ReName a publié énormément d’exemplaires, le WEI a fait un superbe travail pendant 2 mois… » Cette année, nous avons aussi pu profiter de 2-3 PODs.
Mais le résultat n’est pas forcément là, les associations n’étant pas responsables de ça. « Hormis en début d’année avec le Forum Des Assos, nos événements n’ont pas été terribles, comme la Semaine des Assos qui a été un peu vide » , nous explique Yoann.
« Quand on a essayé de faire des événements associatifs, soit il y avait les grèves, soit il y avait le coronavirus » . Yoann se trouve critique vis-à-vis de son mandat car il n’a pas pu réaliser tout ce qu’il voulait.
Une soixantaine d’assos, trop pour une école ?
Cette année marque la création de nombreux clubs, pôles et associations. L’Efrei est unique en son genre car c’est l’une des rares écoles à proposer autant d’associations étudiantes. D’un côté, Yoann se dit ravi et fier de présenter ce point lors des missions campus. « On est dans une école très dynamique » , nous accorde Yoann.
Toutefois, il admet que sur le plan pragmatique, autant d’associations à gérer ne représente pas une bonne chose. Les subventions, la gestion administrative, et le rôle du BDE en sont impactés. La responsable associative, Roxane, « gère très bien les associations mais doit avoir un travail monstrueux en étant seule pour ça » .
Lors d’une émission de Ready’O, Yoann a répondu au problème posé par ce nombre d’associations. « Dans les autres écoles, le BDE s’occupe du WEI, du voyage, des soirées de beaucoup d’événements. Chez nous il doit pour la plupart du temps s’écarter afin de laisser la place aux autres associations. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, cependant ça impacte beaucoup l’utilité globale du BDE sur le plan associatif » .
À titre d’exemple, lors de son voyage en Israël, il a été accueilli par le BDE. C’est eux qui se chargent de l’accueil, du suivi et des échanges avec les étudiants internationaux. À contrario, Efrei International et Iweek s’occupent de ça chez nous et non le BDE.
L’organisation d’une campagne hors du commun
Ne nous voilons pas la face : organiser une campagne en ligne est beaucoup plus simple à faire que physiquement. En revanche, cette campagne n’était pas simple à mettre en place. Préparer depuis des mois une campagne physique pour qu’elle soit finalement complètement refaite reste assez déroutant, que ce soit pour les listes candidates ou pour le BDE.
Le problème de cette année, ce n’est pas tant l’organisation qui était compliquée, mais plutôt qu’on a été pris au dépourvu. Si toutes les années on avait une campagne numérique, on aurait un format à respecter chaque année, sans problème. Mais cette année, on a dû tout reprendre à partir de zéro et organiser ça en une semaine et demie.
Yoann
Ainsi, il est quasiment certain que la campagne a perdu en visibilité, en pourcentage de votes, en dynamisme. « L’interaction se fera au mieux en vocal, au pire en commentaires. C’est terrible, on n’a plus le facteur humain, on ne peut pas aller à la rencontre des étudiants dans une campagne numérique » , nous dit Yoann.
En effet, chaque année, toutes listes confondues allaient au contact des étudiant.e.s. Petit-déjeuner, barbecues, activités… Le contact est de ce fait primordial dans la campagne et il est difficile de le recréer derrière un écran d’ordinateur. « On leur parlait, les étudiants nous voyaient, inconsciemment ils prenaient conscience qu’on avait des bonnes têtes et qu’ils pouvaient venir nous voir tout au long de l’année »
Le futur d’Odyssée
Yoann ne s’est pas présenté dans une liste BDE cette année, mais il aidera cependant Atlantis à se développer. « Abel, président d’Overlord, m’a beaucoup aidé. Il était là quand j’en avais besoin et répondait tout le temps » .
S’il a accepté de recevoir de l’aide de l’ancien président, il sera là pour aider le prochain bureau si besoin. « Quoi qu’il arrive, l’ex-président connaît beaucoup de choses et pourra être très utile » . À commencer par ce conseil pour un BDE parfait.
Si vous voulez un BDE parfait, il faut une équipe qui puisse répondre à toutes les demandes des étudiants. Des grosses soirées à l’extérieur, des petit-déjeuners, des PODs en permanence… En gros, un BDE parfait ne peut pas exister, car il y aura toujours des critiques à faire.
Yoann, sur le « BDE parfait »
Pour conclure, Yoann accepte les critiques mais dit qu’il « n’a pas à rougir de [son] mandat » . Il avait tout avec lui : une bonne équipe, un entourage honnête, des sponsors. Même si Odyssée était formidable, la météo n’était pas en sa faveur. Il souhaite, à bon entendeur, « beaucoup de courage pour l’année à venir, mais aussi beaucoup de chance ! »
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